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Actualités

Bibelots et punching-balls

Pauvres jeunes que l’on traite tantôt comme des bibelots, tantôt comme des punching-balls! Pauvres chéris, assimilés la plupart du temps à des candidats au chômage et à l’émigration, victimes potentielles de sectes sataniques, des drogues en tout genre et d’un relâchement des mœurs qui n’a plus rien à envier aux sociétés occidentales. Pauvres jeunes que les autorités tabassent et persécutent à la moindre occasion dès lors qu’il s’agit, par exemple, de veiller à l’aspect fraternel de certaines relations... Tantôt chouchoutés, tantôt réprimés, ils perdent la tête, achevant leurs études scolaires et parfois même universitaires sans être nécessairement sortis de l’enfance. Car on n’a jamais appris à ces jeunes que cette liberté tant courtisée implique notamment un certain nombre de responsabilités, et que s’ils ont de plus en plus accès aux plaisirs du monde adulte sous prétexte d’émancipation, les obligations que suppose l’entrée dans ce monde sont incontournables. Au meilleur des cas, on exige d’eux – en échange des loisirs d’adulte – réussite scolaire et universitaire. Le résultat est souvent déplorable du fait que la liberté donnée à ces jeunes est mal vécue parce que mal comprise, ou carrément incomprise. Pour eux, il est normal de jouir de ses avantages sans avoir à en subir les inconvénients. Il ne faut donc pas s’étonner de rencontrer dans les pubs ou les boîtes de nuit des adolescents qui déambulent, la cigarette aux lèvres et le verre d’alcool à la main. On s’est beaucoup alarmé ces dernières semaines des ravages que la drogue fait dans les milieux les plus aisés et de l’engouement pour les sectes sataniques qui pourtant existent depuis la nuit des temps. Le moment est peut-être venu de songer sérieusement à prendre les jeunes pour ce qu’ils sont : ni tout à fait enfants ni tout à fait adultes. Pour cela, il convient sans doute de les placer dans la « perspective » d’une existence adulte ; commencer dès l’adolescence à réfléchir et à dialoguer avec eux sur des phénomènes de société, de la carrière qui les tente et du style de vie qu’ils souhaiteraient adopter plus tard... À quoi sert-il de demander à l’étudiant de « bien travailler » dès lors qu’il entreprend déjà de remettre en question l’autorité parentale ? Les contraintes scolaires et universitaires devraient s’inscrire en effet dans une perspective professionnelle et adulte, à la fois proche et lointaine. Le succès en fin d’année n’étant plus pour le jeune étudiant une motivation suffisante à elle seule, le goût de l’effort se perd par la force des choses, entraînant paresse et oisiveté ... mère de tous les vices... Bref, il convient une fois de plus de se rendre à l’évidence : l’éducation commande aux parents de consacrer à leurs enfants le temps de communiquer avec eux et de s’intéresser à leur monde étrange. Il découvriront sans doute que ce monde est souvent bien plus attrayant que le nôtre, du seul fait qu’il porte en lui une part de rêve qui nous fait cruellement défaut. José JAMHOURI
Pauvres jeunes que l’on traite tantôt comme des bibelots, tantôt comme des punching-balls! Pauvres chéris, assimilés la plupart du temps à des candidats au chômage et à l’émigration, victimes potentielles de sectes sataniques, des drogues en tout genre et d’un relâchement des mœurs qui n’a plus rien à envier aux sociétés occidentales. Pauvres jeunes que les...