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Jean-Paul II appelle les dirigeants du monde à un « examen de conscience » pour « éviter un autre conflit dramatique » La Maison-Blanche fait le gros dos face au message du pape

Le président américain George W. Bush devait rencontrer hier l’envoyé spécial du pape porteur d’un message lui demandant de ne pas déclarer la guerre à l’Irak, mais la Maison-Blanche faisait tout son possible pour minimiser la portée de cet entretien. Le président Bush n’a ainsi pas prévu de faire de déclaration publique en recevant l’émissaire du pape, le cardinal Pio Laghi, dans son bureau ovale de la Maison-Blanche. Il le fait pourtant fréquemment lorsqu’il reçoit des dignitaires et chefs d’État étrangers. « Le président a le droit d’avoir des entretiens privés, tout comme le Vatican », a souligné Ari Fleischer, le porte-parole de la présidence américaine, hier lors d’un point de presse. Il a affirmé que la rencontre entre M. Bush et l’émissaire papal était la « bienvenue ». « Je suis ici en mission de paix et je ne considère pas que la guerre soit inévitable », a déclaré le haut prélat dans un entretien accordé au quotidien italien La Stampa. Les destructions d’armes par l’Irak « sont encourageantes », a-t-il commenté. Le cardinal Laghi, ancien nonce à Washington dans les années 80, est un ami du père de George W. Bush. Le souverain pontife a de son côté appelé hier les dirigeants du monde entier à un « examen de conscience » pour « éviter à l’humanité un autre conflit dramatique ». Son adresse lors de l’audience générale hebdomadaire visait à appuyer la mission de son envoyé spécial à Washington. « On peut bâtir un ordre social inspiré non par un équilibre précaire d’intérêts en conflit, mais par une recherche solidaire et équitable du bien commun », a-t-il plaidé. « Je crois que quand il s’agit de paix, il n’est jamais trop tard pour dialoguer », a-t-il affirmé, en renouvelant son invite aux catholiques à jeûner et à prier pour la paix pendant cette journée. Les fidèles de l’Église anglicane d’Angleterre étaient également appelés à jeûner et prier hier, premier jour du Carême. La présidence américaine a apparemment choisi d’accorder le moins d’importance possible aux déclarations hostiles à la guerre émanant de responsables de différentes confessions religieuses. George W. Bush n’a toujours pas reçu les responsables du National Council of Churches (NCC), une organisation œcuménique américaine également opposée à la guerre, malgré les demandes répétées de ses responsables. La Maison-Blanche minimise également l’autorité morale que confère au pape son rôle de chef spirituel des catholiques du monde entier.
Le président américain George W. Bush devait rencontrer hier l’envoyé spécial du pape porteur d’un message lui demandant de ne pas déclarer la guerre à l’Irak, mais la Maison-Blanche faisait tout son possible pour minimiser la portée de cet entretien. Le président Bush n’a ainsi pas prévu de faire de déclaration publique en recevant l’émissaire du pape, le cardinal...