C’est l’esprit de Beyrouth qui a sauvé le sommet de Charm el-Cheikh

Le sommet de Charm el-Cheikh a été « un demi-succès », estime-t-on de source diplomatique proche des allées du pouvoir, où l’on se livrait hier à des exercices de sommets comparés. Charm el-Cheikh a pu être sauvé du naufrage grâce à un continuel et ferme rappel des réalisations du sommet de Beyrouth et de la solidarité arabe sans failles qui s’y était manifestée, un an auparavant. C’est l’esprit du sommet de Beyrouth qui a sauvé en fait le sommet de Charm el-Cheikh, n’hésite-t-on pas à dire dans certains cercles proches loyalistes. La « solidarité minimum » que le sommet de Charm el-Cheikh a pu assurer entre les pays arabes doit maintenant être intensivement exploitée pour faire prévaloir la paix, engagée dans une course mortelle avec un processus de guerre, dit-on dans les mêmes cercles. Et d’ajouter: « Le sommet a arraché un délai supplémentaire pour la recherche d’une solution pacifique en Irak. Avec le comité tripartite Liban-Tunis-Bahreïn, il s’est doté d’un instrument diplomatique susceptible de consolider le momentum en faveur de la paix. C’est le travail de ce comité qui va décider si le sommet de Charm el-Cheikh va se transformer en succès total, ou en échec total. » On souligne, dans les mêmes milieux, que la franchise et le courage des prises de position du président Lahoud ont aidé à donner du tonus au sommet. C’est ainsi que le chef de l’État n’a pas caché que l’échec de l’initiative de paix arabe est attribuable en partie aux Arabes eux-mêmes, qui se sont laissé séduire par la feuille de route du quartette, et que l’échec d’un rapprochement entre l’Irak et le Koweït est essentiellement dû aux problèmes des prisonniers koweïtiens en Irak. Notons pour finir que le président Lahoud et le Premier ministre Rafic Hariri sont rentrés samedi de Charm el-Cheikh sur le même avion.