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INTEMPÉRIES - Élimination des empiètements sur le domaine fluvial, vérification des travaux d’infrastructure, construction de barrages Branle-bas officiel pour mettre un terme au laisser-aller endémique(photos)

L’État a décidé d’éliminer les empiétements sur le domaine public fluvial, de vérifier les travaux d’infrastructure routière, d’ériger des barrages et d’installer des lacs en montagne. En bref, d’adopter une série de démarches, qui auraient dû être prises depuis des années et que seul un laisser-aller endémique, au niveau étatique, retardait. Les dégâts provoqués par un mois de février particulièrement pluvieux ont constitué le principal sujet de débat, durant la réunion ordinaire du Conseil des ministres, qui s’est tenue, hier, sous la présidence du chef de l’État, le général Émile Lahoud. Le gouvernement, qui a chargé l’armée et l’audit relevant du haut comité de secours de recenser les dégâts provoqués par les précipitations, a pris les décisions suivantes : – éliminer sans tarder les empiètements sur le domaine public fluvial, notamment sur le cours et les affluents du Litani, dans la Békaa et le Liban-Sud, et du Nahr el-Kébir, au Liban-Nord, et refuser toute concession à ce sujet ; – charger le ministère de l’Énergie et de l’Eau d’éliminer les empiètements, de dégager les canalisations et d’interdire, plus tard, que les déchets et les gravats soient jetés dans les cours d’eau. Le ministère doit établir un rapport sur le coût de cette opération ; – charger le ministère des Travaux publics de vérifier l’infrastructure routière et fluviale et de rétablir le cours des rivières, conformément aux normes techniques internationales ; – accorder la somme de 10 milliards de livres au haut comité de secours pour les indemnisations et afin qu’il puisse prendre sans tarder les mesures qui s’imposent pour faire face aux intempéries. Le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Mohammed Abdel-Hamid Beydoun, doit en outre soumettre au Conseil des ministres, la semaine prochaine, le plan décennal relatif aux barrages et aux lacs artificiels en montagne. C’est le chef de l’État qui a formulé cette requête. Le général Lahoud a mis l’accent sur la nécessité de mettre en exécution ce plan, affirmant que d’énormes quantités d’eau sont gaspillées chaque année à cause de l’inexistence de barrages et de lacs artificiels en montagne. Il a rappelé que le plan en question avait été prévu dans le projet de budget 2002 et n’a pas été exécuté, soulignant que les pluies diluviennes des dernières semaines ont mis en relief le besoin de ce genre d’installations. Aussi, a-t-il demandé à M. Beydoun de présenter ce plan la semaine prochaine au Conseil des ministres afin qu’il l’examine et l’approuve, en vue de sa mise en exécution. Le gouvernement a en outre demandé au ministre de l’Intérieur, Élias Murr, de lui soumettre ses propositions pour renforcer la Défense civile, sur le double plan humain et logistique, afin qu’il puisse accomplir les missions qui lui sont confiées. Répondant ensuite aux questions de la presse, le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, a expliqué que si l’audit du haut comité de secours a été chargé de recenser avec l’armée les dégâts, c’est pour accélérer la procédure et éviter la routine administrative. Selon lui, la somme de 10 milliards de livres, débloquées en vue d’une indemnisation de la population, est suffisante. « Mais si le HCS juge le contraire, nous aviserons », a-t-il poursuivi. Le ministre a éludé les questions relatives à la négligence de l’État et aux responsabilités dans ce domaine, situant indirectement les propos à ce sujet dans le cadre de campagnes ou de tiraillements politiques et relevant que les mêmes phénomènes naturels se sont produits en Europe et aux États-Unis, occasionnant pratiquement des dégâts similaires à ceux qui se sont produits aux Liban. La pluie continue Toujours est-il que l’armée doit apparemment attendre avant de commencer à recenser les dégâts laissés par la tempête. À cause de la persistance des pluies et de la fonte de la neige tombée à basses altitudes, des éboulements et des glissements de terrains étaient toujours signalés hier un peu partout dans le pays, notamment à Denniyé et dans le village de Cheikh Taba, au Akkar, rapporte notre correspondant dans la région, Michel Hallak. Dans ces deux régions, mais surtout à Denniyé, les glissements de terrain ébranlent les habitations. Le village de Bkarsouna, à Denniyé, où 87 demeures sont menacées d’écroulement, a été pratiquement déserté par ses habitants qui redoutent le pire avec la fonte des neiges. Parallèlement, de nombreux bergers ont perdu leur bétail et ceux dont les troupeaux ont survécu à la tempête tentent de sauver leurs animaux en les conduisant vers le littoral. Parallèlement, l’armée, les FSI et la Défense civile s’efforcent toujours de dégager les routes bloquées par la neige et de briser l’isolement de nombreux villages qui sont depuis une semaine sans électricité. Dans le village de Kelya, dans la Békaa, un homme victime d’une crise cardiaque, Kassem Mohammed Abdallah, est décédé parce qu’il n’a pas été possible de le transporter à l’hôpital de Marjeyoun, à cause des routes fermées par la neige. À Denniyé, un enfant de 11 ans, Walid Kaddour, est mort après avoir été heurté par un chasse-neige relevant du ministère des Travaux publics.
L’État a décidé d’éliminer les empiétements sur le domaine public fluvial, de vérifier les travaux d’infrastructure routière, d’ériger des barrages et d’installer des lacs en montagne. En bref, d’adopter une série de démarches, qui auraient dû être prises depuis des années et que seul un laisser-aller endémique, au niveau étatique, retardait. Les dégâts...