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Intempéries - Les autorités ont réagi tardivement et la tempête qui s’annonce risque d’accentuer les dégâts Un pan de montagne s’effondre à Bécharré(photos)

Comme c’est – presque – toujours le cas, les autorités ont attendu que les catastrophes se produisent pour réagir. Les réunions se sont multipliées hier afin de régler, autant que faire se peut, le problème que posent les inondations dues à la crue du Litani, dans la Békaa, et d’éviter de nouveaux dégâts dus aux intempéries. Des instructions ont été données pour dégager le cours du fleuve et ses affluents, devenus des dépotoirs, des remblais qui les bouchent et qui ont favorisé les crues. L’on ne peut cependant que s’interroger sur l’opportunité de telles mesures, adoptées alors que le mal est fait et qu’une nouvelle tempête est attendue aujourd’hui. Mais si des ravages causés par le mauvais temps peuvent être évités, certains ne le sont pas, comme c’est le cas à Bécharré, où un pan de montagne s’est effondré, à l’entrée du village, sans faire de victimes, heureusement. Pour aujourd’hui, la météo prévoit un temps orageux et pluvieux, avec des précipitations abondantes au cours de la nuit (voir notre bulletin page 7). Quand donc les équipes qui sont supposées dégager le cours du fleuve auront-elles le temps d’effectuer ce travail ? La question se pose. Tout comme se pose la question de savoir ce que les autorités pourront faire pour empêcher que les éboulements qui se sont produits dans plusieurs régions montagneuses et qui ont ébranlé de nombreuses habitations ne s’aggravent. Au Sérail, le chef du gouvernement, Rafic Hariri, a tenu une réunion avec un groupe de députés et de présidents de municipalités de la Békaa. Citons notamment MM. Élie Ferzli, Sami Khatib, Robert Ghanem, Mahmoud Abou Hamdane, Fayçal Daoud, Élie Skaff, Mohammed Ali el-Mays et Youssef Maalouf. M. Ferzli a annoncé par la suite à la presse qu’en raison du risque de nouvelles catastrophes dues aux intempéries, il a été décidé de « mobiliser l’ensemble des services concernés, notamment au sein du ministère de l’Énergie et de l’Eau, pour éviter des dégâts semblables à ceux qui se sont produits récemment ». Mais comment ? Et par quels moyens ? Mystère. Toujours selon M. Ferzli, le ministre de l’Énergie, Mohammed Beydoun, et le directeur général de l’Office du Litani, Nasser Nasrallah, ont été convoqués à une réunion qui devait se tenir en fin d’après-midi afin d’étudier les moyens de nettoyer le Litani et ses affluents des remblais et des déchets qui les encombrent. Selon les présidents des conseils municipaux, des notes avaient été envoyées l’été dernier aux ministères et aux départements étatiques concernés, mettant en garde contre les risques que comporte, en hiver, l’obstruction du lit du fleuve et de ses affluents. Les municipalités avaient réclamé un nettoyage des cours d’eau. Mais leur requête est restée lettre morte. Hier, ils ont demandé que les mesures adéquates soient prises à l’encontre des personnes dont la responsabilité serait retenue dans cette affaire. Au ministère de l’Énergie, M. Beydoun a demandé aux services de son département de lui soumettre un rapport sur les dégâts et de lui proposer « les solutions requises ainsi qu’un calendrier-programme pour une exécution rapide qui prévoit notamment le dégagement des cours de tous les fleuves ». Au sérail de Zahlé, où une réunion élargie de sécurité s’est tenue, il a été décidé que les divers services étatiques présents dans la Békaa seront mobilisés pour parer à tout imprévu. Dans le même temps, les équipes relevant de la direction régionale du ministère des Travaux publics s’attelleront à nettoyer et à dégager les conduites d’eau jouxtant les villages riverains afin d’assurer un meilleur écoulement des eaux de ruissellement. Les villages et les plaines de la Békaa étaient toujours inondées hier et la situation n’est pas près de s’améliorer. Et, de plus, le bilan des dégâts ne cesse de s’alourdir. À Bécharré, le musée Gebrane est menacé Dans la nuit de dimanche à lundi, un pan de la montagne à l’entrée de Bécharré s’est effondré, ensevelissant sous des tonnes de rochers et de sable les ruines du couvent de Mar Lichaa qui remonte au XVIe siècle, ainsi que de nombreux vergers et surfaces boisées, a rapporté la LBCI dans son journal télévisé. Les habitants de la région vivent dans la crainte de nouveaux effondrements qui risquent, s’ils se produisent, d’ensevelir le musée de Gebrane Khalil Gebrane ainsi que les demeures limitrophes, qui ont d’ailleurs été abandonnées depuis hier par leurs habitants. Dans le Chouf, et en dépit du beau temps, un nouvel éboulement de terrain s’est produit sur la route entre Jdeidé et Kahlouniyé, près d’une zone résidentielle, provoquant un affaissement de l’axe routier. L’effondrement a eu lieu dans un secteur où passe la principale conduite souterraine d’eau potable de la région, qui risque d’être détruite par un nouvel éboulement. Au cas où il se produirait, celui-ci mettrait cette fois sérieusement en danger les immeubles limitrophes. D’autres éboulements ont eu lieu sur la route de Kfarhim-Deir Dourit, ce qui a eu pour effet de boucher les caniveaux et de dévier les eaux de ruissellement vers le secteur des Chwalik, à Deir el-Qamar, où l’affaissement de route s’est aggravé hier, selon un rapport de police, provoquant une lézarde de près d’un mètre et minant davantage encore les fondements des habitations qui avaient été sérieusement ébranlées par les eaux de ruissellement. Un phénomène similaire s’est produit sur les routes de Moukhtara-Botmé, Safa-Rmeylé, Kfarhim-Jisr el-Kadi, alors que sur les axes routiers Beiteddine-Deir el-Qamar, Beiteddine-Maasser Beiteddine et Deir el-Qamar-Kfarkatra, ce sont les murs de soutènement qui sont menacés d’effondrement, depuis que d’importantes fissures sont apparues dans la pierre. Au Liban-Sud et au Liban-Nord, le schéma est pareil : affaissements de routes, éboulements de terrain et inondations. Des plaines et des villages du Liban-Sud sont toujours inondés à cause d’une crue du Kasmiyé, et toutes les plaines situées près de la frontière avec la Syrie ont été submergées par les eaux du Nahr el-Kébir. Des éléments des FSI, de la Défense civile et de l’armée ont dû intervenir pour dégager les routes coupées par les eaux et les jalonner de sacs de sable. Dans le secteur du vieux Akkar, les demeures sont menacées par l’effondrement d’une partie d’un mur de soutènement. La circulation est en outre devenue dangereuse sur l’axe routier situé entre les villages d’Afqa et de Ghabate, en raison des éboulements qui se produisent à intervalles dans cette région.
Comme c’est – presque – toujours le cas, les autorités ont attendu que les catastrophes se produisent pour réagir. Les réunions se sont multipliées hier afin de régler, autant que faire se peut, le problème que posent les inondations dues à la crue du Litani, dans la Békaa, et d’éviter de nouveaux dégâts dus aux intempéries. Des instructions ont été données pour...