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Arrêt sur image La métamorphose des cloportes
Par PLISSON Alain, le 15 février 2003 à 00h00
Il suffit d’avoir les yeux en face des trous – à moins de faire sien l’adage «Il n’est pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir – pour se rendre compte que les choses ne vont pas en s’améliorant à la télévision. Et le mot «chose» est bien celui qui convient à ce qui vous est proposé, sur toutes nos chaînes: autrement dit, pas grand-chose! Non, je me refuse à croire que tout cela résulte d’un manque de moyens. On trouve bien de l’argent pour se connecter sur des réseaux satellitaires. Si j’en arrive aujourd’hui à un constat d’échec, c’est parce que nous n’avons pas les moyens... de nos ambitions. Ainsi, j’ai été un des premiers à applaudir la naissance de la chaîne Zen. Qui n’était pas faite pour nous, bien entendu, puisqu’elle ne trouvait sa justification qu’à travers les satellites. Mais du moins, on nous avait promis à l’époque une série de programmes conçus à partir de notre pays. Et beaucoup de jeunes réalisateurs, producteurs et présentateurs-présentatrices avaient été engagés localement. Aujourd’hui, en regardant la grille de Zen, il ne reste plus rien des ambitions d’antan, plus rien de tout ce qui aurait fait de Zen une station libanaise à vocation sinon internationale, du moins moyen-orientale. Selon ce que j’ai entendu dire, on était très «zen» dans les coulisses. Peut-être. Mais aujourd’hui, à l’antenne, nous baignons dans l’anonymat le plus total. La chaîne est devenue presqu’exclusivement musicale, avec une diffusion intense de clips – si cela aide à la production locale, je répondrai tant mieux! – plus souvent étrangers qu’arabes, à des émissions américaines comme Story of r.e.m., Live @ Much, Egos and Icons, pour ne citer que celles-ci! Finis les programmes sur la jeunesse, le sport, les reportages... bref, tout ce qui faisait de cette station le reflet de nos jeunes talents! Je ne suis plus zen. Zen, non plus! Alain PLISSON P.S.: La métamorphose des cloportes, film de Pierre Granier-Deferre, Lino Ventura et Charles Aznavour.
Il suffit d’avoir les yeux en face des trous – à moins de faire sien l’adage «Il n’est pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir – pour se rendre compte que les choses ne vont pas en s’améliorant à la télévision. Et le mot «chose» est bien celui qui convient à ce qui vous est proposé, sur toutes nos chaînes: autrement dit, pas grand-chose! Non, je me refuse à croire que tout cela résulte d’un manque de moyens. On trouve bien de l’argent pour se connecter sur des réseaux satellitaires. Si j’en arrive aujourd’hui à un constat d’échec, c’est parce que nous n’avons pas les moyens... de nos ambitions. Ainsi, j’ai été un des premiers à applaudir la naissance de la chaîne Zen. Qui n’était pas faite pour nous, bien entendu, puisqu’elle ne trouvait sa justification qu’à travers les...