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DOCUMENTAIRE - « Who Hangs the Laundry ? » de Tina Naccache et Hrafnhildur Gunnarsdottir, ce soir, 20h30, à Zico House Plaidoirie en faveur de l’après-guerre et des employés de maison exploités (photo)

20 minutes filmées en moins de deux heures pour évoquer « la lessive, la guerre et l’électricité à Beyrouth », le sous-titre du documentaire « Who Hangs the Laundry ? », réalisé en 2001 par la Libanaise Tina Naccache et l’Islandais Hrafnhildur Gunnarsdottir. Il est à préciser que la codirectrice du film est avocate en droits de l’homme et se bat pour sortir le personnel de maison étranger de l’exploitation que certains des employeurs libanais leur font subir. Le documentaire s’ouvre sur Tina Naccache, unique sujet de la caméra, en train de nettoyer à la main son linge. De fil en aiguille, elle explique à son interlocuteur et ami Hrafnhildur Gunnarsdottir, invisible puisque filmant la scène, les difficultés quotidiennes qu’un Beyrouthin doit endurer pour nettoyer ses affaires et obtenir une électricité décente. À la question « qui étend le linge ? », lorsqu’elle passe sur le balcon et que, de l’autre côté de la rue, est montrée une Philippine, dans ses habits de travail, en train de nettoyer les vitres, elle précise qu’elle a pris en charge, en accord avec le père de ses enfants, l’ensemble des taches ménagères, parce qu’elle refuse d’employer du personnel. L’avocate sait de quoi elle parle puisqu’elle défend, du mieux qu’elle peut, le droit de ces travailleurs venus d’Afrique ou d’Extrême-Orient et qui sont bien souvent soumis à de mauvais traitements (elle a d’ailleurs filmé une série d’entretiens avec des jeunes femmes qui ont réussi à rentrer dans leur pays, réunis sous le titre Maids of Beirut – Stranded). Le documentaire est construit à la manière d’une plaidoirie : clair, presque charpenté, argumenté avec ce qu’il faut de dramatisation pour convaincre un spectateur forcément étranger. Le Libanais standard et idéal est incarné par Tina Naccache qui a pris le parti de diriger et de participer au tournage. S’exprimant en anglais, elle explique avec force détails la vie beyrouthine d’une part, ses convictions d’autre part. Elle s’ajoute, en pleine conscience, à la longue liste des témoins du conflit libanais, avec des affirmations pertinentes comme « les gens qui n’ont pas vécu la guerre s’imaginent qu’elle est ce moment où des bombes tombent sur la tête des gens et qu’ils en meurent. Ce n’est pas la guerre ; c’est juste le début d’une guerre ». Les deux réalisateurs ont le mérite d’aborder de front deux réalités, a priori assez dissemblables, de la société libanaise, coincée entre la gestion difficile de son après-guerre et une fâcheuse tendance, pour des cas, rares mais indéniables, d’esclavagisme à peine dissimulé. D.G.
20 minutes filmées en moins de deux heures pour évoquer « la lessive, la guerre et l’électricité à Beyrouth », le sous-titre du documentaire « Who Hangs the Laundry ? », réalisé en 2001 par la Libanaise Tina Naccache et l’Islandais Hrafnhildur Gunnarsdottir. Il est à préciser que la codirectrice du film est avocate en droits de l’homme et se bat pour sortir le...