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CINÉMA - De sept films en 1999, la production nationale est passée à 50 cette année La Thaïlande sur grand écran

Batailles épiques pour d’anciens royaumes ou joueurs de volley-ball travestis, le cinéma thaïlandais a eu bien des visages et commence désormais à attirer l’attention à l’étranger où il ambitionne de trouver des partenaires et de plus larges audiences. «Ça y est, l’intérêt est là pour le cinéma thaïlandais qui renaît », estime Wouter Barendrecht, président du distributeur Fortissimo Film Sales basé à Hong Kong. « Il y a une énorme variété de films que les gens ne se seraient pas attendus à voir avant, dit-il, maintenant c’est plus une industrie déjà établie qu’une nouveauté exotique. » Une jeune génération de réalisateurs est arrivée qui donne un nouveau goût au cinéma thaïlandais: parfois formés à l’étranger – il n’y a pas d’école du cinéma dans le pays – ou venant de la pub ou de la télévision. La production nationale est passée de seulement sept films en 1999 à 50 attendus cette année, et un nombre croissant de longs-métrages est sélectionné dans des festivals étrangers. Fah Talai Jorn (Les larmes du tigre noir), hommage au genre western populaire dans le cinéma thaï des années 50 et 60, avait été sélectionné en 2001 dans la catégorie Un certain regard au festival de Cannes, une première. Les droits de distribution ont été achetés par l’Américain Miramax. Blissfully Yours, description sensuelle par Apitchapong Weerasethakul, d’une brève histoire d’amour entre une ouvrière thaïe et un immigrant illégal birman, a été primé en 2002 dans cette même catégorie à Cannes. Début de reconnaissance Mon Rak Transistor de Penek Ratanuaruang, film mélodramatique sur un jeune chanteur de folk, a été présenté à la Quinzaine des réalisateurs sur la Croisette. « On projette des films thaïlandais dans des festivals à travers le monde et de plus en plus de cinéastes thaïlandais sont reconnus », estime le président de GMM Grammy Pictures, compagnie thaïlandaise de production cinématographique, Ekachai Uekrongthamat. One Night Husband, dernier film de l’une des rares réalisatrices, Pimpaka Towira, a été sélectionné au 53e Festival de Berlin, explique-t-il. Ce début de reconnaissance, couplé à la perspective de bénéfices financiers à la fois dans le royaume et à l’étranger, commence à attirer les étrangers. « Une grande partie des recettes en Asie va aux films locaux alors les distributeurs étrangers veulent être sûrs de pouvoir trouver ici de bonnes productions et devenir des partenaires le plus tôt possible », explique M. Ekachai. Ekachai, qui est lui-même en train de tourner un film sur un boxeur thaï travesti, explique que, plus que les fonds, ce sont les débouchés sur le marché international qui manquent encore. « Nous cherchons des partenaires étrangers qui auraient la capacité de faire sortir nos films de Thaïlande pour les diffuser largement », dit-il. Tel a été le cas de la superproduction épique Suriyothai, qui raconte le sacrifice d’une reine au XVIe siècle et dont la version raccourcie et remaniée par Francis Ford Coppola pour un public occidental sort dimanche au festival américain de Sundance. Sony Pictures a acheté les droits nord-américains. Avec 70 acteurs, 2 000 figurants et 80 éléphants, le film a été produit pour neuf millions d’euros et a rapporté dans le pays des recettes record de 16 millions d’euros. Pour M. Ekachai, « si ce genre de film était fait hors de Thaïlande, cela aurait coûté dix fois, cent fois plus. » Des films sont adaptés au goût occidental pour mieux voyager, comme en 2001, le film historique Bang Rajan, de Thanit Jitnukul. Paradoxalement, un film plus novateur, comme le singulier Blissfully Yours – qui contient des scènes de nudité – et qui a trouvé un public à l’étranger, n’est pas encore sorti en Thaïlande. Mais pour Sangar Chatchairungruang, des studios Film Bangkok, le risque réside dans le fait que la Thaïlande produit tout à coup trop de films. « Nous avons beaucoup de films – 50. Cela nous inquiète un peu. Dans le lot, il y aura des bons films et des mauvais films », dit-il.
Batailles épiques pour d’anciens royaumes ou joueurs de volley-ball travestis, le cinéma thaïlandais a eu bien des visages et commence désormais à attirer l’attention à l’étranger où il ambitionne de trouver des partenaires et de plus larges audiences. «Ça y est, l’intérêt est là pour le cinéma thaïlandais qui renaît », estime Wouter Barendrecht, président du...