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Outre-mer... Sylvie Haddad, l’accessoire qui devient essentiel (PHOTO)

C’est dissimulée dans les coulisses de la mode que Sylvie Haddad a prêté son talent à de très célèbres signatures. Pour tous ces noms, elle a conçu durant plus de vingt ans de bien beaux petits objets, des accessoires qui semblent faire toute la différence. Aujourd’hui, elle sort de l’ombre et décide enfin de s’exposer. on look très particulier semble être sa meilleure carte de visite. Vue de loin ou de plus près, Sylvie Haddad, le plus souvent vêtue de noir, sa couleur de prédilection semble-t-il – même ses lunettes, même son grain de beauté sont noirs ! –, s’habille de détails, comme un maquillage soigné qui viendrait souligner l’élégance de son attitude. Réservée et discrète dans son discours, elle cède la parole à sa montre, « je l’ai dessinée lorsque j’étais avec Karl », ses bracelets, colliers, sa bague, « je l’avais faite pour Kenzo avec de la pâte à modeler », son sac à main et même son stylo qui pend à son cou ; ils semblent tous bien plus bavards qu’elle. Elle, Sylvie, aime mieux parler de sa carrière que de son talent. Elle aime mieux raconter les gens, ses belles rencontres avec des créateurs de mode et des maisons qui ont laissé s’épanouir sa créativité et son amour du beau; Lagerfeld, Kenzo donc, ou encore Ricci, Givenchy, Lanvin ; de grandes pointures, pour elle, même pas 1m60 et qui ne doit chausser que du 36 ! Aucune frustration La p’tite dame aux cheveux très courts, un faux air de Barbara, le regard, la coiffure, la folie silencieuse peut-être, raconte qu’elle n’a jamais appris à dessiner mais que, très jeune, elle avait déjà «beaucoup de goût pour le dessin. » Née au Sénégal de parents libanais qui la ramènent très vite au pays, elle va se chercher et vagabonder de la peinture, qu’elle esquisse un court moment à l’Alba, à la publicité pour laquelle elle va travailler quelque temps, en passant par la peinture murale, la tapisserie et même les reproductions de tableaux hollandais, des commandes particulières pour décorateurs inspirés. « Le milieu de la mode me fascinait. J’ai pris quelques cours de stylisme, vraiment rien d’important, avant de faire un stage de deux mois chez Cardin. » La suite, heureuse, Sylvie la doit à son modeste book, véritable résumé de son talent, pas si modeste que ça puisqu’il séduit Karl Lagerfeld, alors chez Chloé. Elle y sera responsable des licences Japon pour la maroquinerie puis styliste responsable de la création. « J’ai passé 14 ans à dessiner pour toutes les lignes commerciales de Karl Lagerfeld, c’était une chance inouïe et une expérience superbe. » Du grand maître elle dira : « C’est quand même un génie ! J’avais sa confiance, j’étais protégée par lui. » Son point fort dès lors sera « les accessoires. C’est lui qui m’a mise là-dedans. » En 1996, Sylvie quitte « la rigueur pour la douceur et la poésie du Japon » et de son créateur Kenzo. « J’ai beaucoup voyagé, au Japon surtout. Un autre monde. J’ai ramené avec moi des idées, des thèmes, des matières, des tissus et même des fils. » Puis ce sera la maison Nina Ricci, Sylvie se charge encore une fois de rechercher et développer une identité pour différents accessoires. « Mais je n’ai pas tenu longtemps, je suis partie pour cause de divergence d’opinion. » Bien que n’ayant aucun problème à travailler pour les autres et le confirmant, « je n’ai pas de frustration, tant que j’ai un débit, je n’ai aucun problème d’ego », elle décide après cette dernière expérience de fonder sa propre société et marque, SH, tout en poursuivant un travail en free-lance pour Givenchy, Lanvin, Seeger ou encore Mont Blanc. « J’ai une vision globale quand je développe un thème. Il faut user de beaucoup d’observation et de déduction par rapport à la matière pour fabriquer des accessoires. » Avec ses premières pièces aujourd’hui sur le marché libanais et français, « pour l’instant c’est encore de l’artisanat et quelques pièces uniques », elle rêve déjà « d’un petit atelier avec pignon sur rue. » Déjà ? Avouons que la dame a beaucoup attendu, mais ne s’en plaint pas, satisfaite surtout de pouvoir créer encore, pour elle et les autres, car, elle le dit d’une voix souriante, « tout m’inspire. » Avant de conclure, plus ferme : « Je fais du beau et je n’ai pas envie qu’on m’empêche. » Carla HENOUD
C’est dissimulée dans les coulisses de la mode que Sylvie Haddad a prêté son talent à de très célèbres signatures. Pour tous ces noms, elle a conçu durant plus de vingt ans de bien beaux petits objets, des accessoires qui semblent faire toute la différence. Aujourd’hui, elle sort de l’ombre et décide enfin de s’exposer. on look très particulier semble être sa meilleure carte...