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Histoire - Vive émotion à Zghorta La conservation du corps de Youssef Bey Karam intrigue les spécialistes (photo)

Cent quatre ans après la mort de Youssef Bey Karam (1822-1889), le corps du héros national demeure quasi intact à l’église Saint-Georges d’Ehden, où il repose. Jusqu’à présent, il était communément admis que cette conservation était due à une opération de momification. C’est ainsi que l’opinion publique expliquait sa conservation, en dépit de la grande humidité du cercueil, dont le taux avoisine 80 %, ce qui normalement aurait dû entraîner une dégradation rapide des tissus. Mais des éléments nouveaux sont venus démentir cette certitude. En effet, l’anthropologue physique italien Luigi Capasso, de l’université de Schieti, avait, à la demande d’un habitant de la région, Sayed Farchakh, effectué des prélèvements sur le corps en juillet dernier, et avait procédé à des analyses d’ADN. Premier diagnostic : le corps n’a subi aucune opération de momification. Le mystère ne se limite pas à cela. Les prélèvements ont également permis de prouver que les bactéries vivant dans les habits, qu’elles rongeaient, n’avaient pas atteint la peau. Cette usure des habits avait forcé les habitants à changer les vêtements du cadavre à plusieurs reprises. Né à Ehden en 1822, Youssef Karam était l’un des notables du village et l’un des chefs les plus importants du Nord au XIXe siècle. En 1860, il avait été nommé « caïmacam des chrétiens », mais son mandat fut de courte durée. En fait, ce révolutionnaire s’opposait continuellement à la politique étrangère française et turque et surtout à la création de la « Moutassarifiat du Liban », ce qui devait lui valoir l’exil. Après un séjour de deux ans entre la Turquie et l’Égypte, Karam était revenu secrètement dans son village natal. Mais ce retour lui avait valu un harcèlement incessant de la part du gouverneur turc de Tripoli. Cette situation prendra fin avec un second exil, et il mourra en 1889. Son corps sera toutefois ramené à Ehden pour y être enterré. Près de 114 ans plus tard, ses compatriotes continuent à lui vouer un véritable culte. Pour certaines personnes, la conservation du corps de Youssef Karam est une preuve de sa sainteté. Le cercueil du héros national, dont le couvercle est en verre, est régulièrement visité et fleuri. Des cierges allumés y veillent nuit et jour. Joanne FARCHAKH
Cent quatre ans après la mort de Youssef Bey Karam (1822-1889), le corps du héros national demeure quasi intact à l’église Saint-Georges d’Ehden, où il repose. Jusqu’à présent, il était communément admis que cette conservation était due à une opération de momification. C’est ainsi que l’opinion publique expliquait sa conservation, en dépit de la grande humidité...