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Gouvernement Hélou : « Un spectacle surréaliste tragi-comique »

Commentant une déclaration du Premier ministre, Rafic Hariri, qui s’engageait récemment à « appliquer désormais la Constitution et la loi », le ministre d’État Pierre Hélou s’est lancé hier dans une véritable diatribe contre le chef du gouvernement, lui demandant si, tout au long des dix dernières années, il avait fait autre chose qu’« appliquer une ligne de conduite servant ses intérêts personnels ». « Si le Premier ministre avait appliqué une politique élaborée par l’ensemble du gouvernement, comme le stipule la Constitution, le président de la République n’aurait pas été en mesure de s’y opposer. Mais en fait, il en va tout autrement. Les apartés qui regroupent le président de la République et le Premier ministre en vue d’une entente sur les sujets importants constituent une hérésie constitutionnelle car tous les sujets doivent être discutés en Conseil des ministres où toutes les parties sont représentées, à commencer par le chef de l’État et les blocs parlementaires importants », a-t-il ajouté dans une interview accordée hier à la chaîne de télévision LBCI. Lors de la récente crise sur l’émission par satellite (de la NTV), a poursuivi M. Hélou, « (M.) Hariri aurait dû convoquer le Conseil des ministres avant de prendre une décision, et non après. Mais il a agi comme s’il avait un compte personnel à régler avec la station, estimant sans doute que le rôle du gouvernement se bornait à entériner ses propres décisions. Il est nécessaire qu’il réalise qu’il ne peut plus se comporter comme il le faisait sous le mandat Hraoui. Hier, il s’agissait d’une entente autour d’intérêts personnels. Ce n’est plus le cas aujourd’hui ». Et de poursuivre : « Il est regrettable que le Premier ministre s’imagine avoir consulté l’ensemble du gouvernement chaque fois qu’il convoque sa propre équipe ministérielle. S’il s’était comporté de manière différente, nous ne serions pas arrivés à ce conflit permanent au niveau de la gestion de l’État. Le problème est clair : le Conseil des ministres ne participe pas effectivement aux grandes décisions. » M. Hélou a qualifié de « spectacle surréaliste tragi-comique » la décision des députés du bloc Hariri de participer à la manifestation organisée par la CGTL pour protester contre la politique fiscale du gouvernement (une décision sur laquelle ils devaient revenir mardi soir, ndlr), estimant que la politique d’austérité aurait dû être adoptée dès 1984 « car la dette publique s’élevait à 1,5 milliard de dollars sous le mandat de l’ancien Premier ministre Rachid el-Solh, alors que nous en sommes aujourd’hui à 32 milliards ». M. Hélou, qui a souhaité que l’entente règne de nouveau entre la première et la troisième magistrature a réclamé un remaniement ministériel urgent, estimant qu’« un gouvernement d’expédition des affaires courantes équivaudrait à une condamnation à mort avec sursis. Les relations entre le chef de l’État et M. Hariri traversent actuellement une crise sérieuse et je ne vois pas comment ils parviendraient à un accord sur la formation d’un nouveau gouvernement ».
Commentant une déclaration du Premier ministre, Rafic Hariri, qui s’engageait récemment à « appliquer désormais la Constitution et la loi », le ministre d’État Pierre Hélou s’est lancé hier dans une véritable diatribe contre le chef du gouvernement, lui demandant si, tout au long des dix dernières années, il avait fait autre chose qu’« appliquer une ligne de...