L'arme palestinienne au Liban appartient au passé, insiste le BN

Plusieurs milliers de Palestiniens ont manifesté hier dans le camp de Aïn el-Héloué, au Liban-Sud, contre les «exactions israéliennes» et une soixantaine de militants islamistes ont participé à une parade armée. Après la prière du vendredi, plusieurs milliers de fidèles sortis des sept mosquées du camp ont convergé vers un stade de football pour assister à une parade militaire d’anciens combattants du mouvement de résistance islamique Hamas, du Jihad islamique et de la Jamaa islamiya. Les combattants, une soixantaine en treillis militaires, étaient équipés de fusils d’assaut de type Kalachnikov, de lance-roquettes, de fusils à lunettes. Certains portaient, accrochée dans le dos, une boîte en carton avec l’inscription «dynamite», pour signifier qu’ils sont prêts à mener des opérations-suicide. Menés par des instructeurs, les combattants, dont certains étaient masqués, ont défilé devant la foule. Au centre du terrain, quatre maquettes de roquettes Katioucha avaient été dressées devant un écriteau où était inscrit: «C’est le seul langage que comprennent les sionistes». Un des instructeurs qui a requis l’anonymat a indiqué à l’AFP que «cette manifestation armée a été organisée par les mouvements islamistes pour dire que la lutte armée est la seule voie pour la libération de la Palestine». Un prédicateur de mosquée a également appelé «tous les musulmans au Jihad (guerre sainte) pour libérer les Lieux sacrés (à Jérusalem) souillés par les sionistes». Des manifestations ont eu également lieu devant le siège de Dar el-Fatwa, à Beyrouth, ainsi que dans d’autres camps de réfugiés dans la région de Tyr et également au Liban-Nord. Dans le camp de Bourj al-Chemali, à Tyr, une manifestation conjointe des islamistes et des partisans palestiniens du parti Baas, au pouvoir en Syrie, a regroupé 3 000 personnes. Au Liban-Nord, outre l’effervescence qui se poursuit quotidiennement dans les camps, les ulémas musulmans ont tenu un rassemblement «de soutien à l’Intifada sacrée» sur l’esplanade de la mosquée al-Omari, la plus grande de Tripoli, et auquel ont assisté plusieurs centaines de personnes.