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Actualités - REPORTAGES

Relever les défis du retrait israélien ... et de la paix

Déchirée par plus de trente ans de conflit, délaissée par le gouvernement, convoitée par Israël et les factions palestiniennes, la partie méridionale du pays, l’ancienne zone de sécurité, tient actuellement le haut du pavé. La zone qui manque de tout est un terrain fertile pour les investissements et les projets de développement. Israël s’est retiré en mai dernier, il est temps, grand temps, de préparer le Liban, notamment le Sud, à la paix. Malgré les besoins urgents du Liban-Sud, la conférence des pays donateurs pour la reconstruction du Liban-Sud a été ajournée. La communauté internationale ne se croisera pas pour autant les bras. Aujourd’hui, près de 200 Organisations non gouvernementales internationales et locales, des représentants des agences onusiennes et de pays donateurs, se réuniront à l’hôtel Bristol. La conférence de deux jours se tient à l’initiative de l’Italie en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). L’organisme onusien avait publié en juillet 1999 un rapport sur la zone méridionale du pays. «Le programme régional de développement économique et social du Liban-Sud» forme un plan directeur pour toute la région. L’étude présente un état des lieux et fixe les besoins de la région. Elle estime également le coût nécessaire des projets à mettre en place. Le rapport publié l’année dernière a présenté, entre autres, les points forts et faibles du Liban-Sud. Selon l’étude, le potentiel du Liban-Sud se fonde sur quatre éléments principaux : sa population nombreuse, jeune, soutenue par une diaspora importante ; son territoire avec ses pôles urbains importants, sa desserte par des axes routiers le reliant à la capitale, le coût relativement peu élevé des terrains et des sols fertiles pour l’agriculture ; ses ressources en eau, une relance des projets de développement du Litani pouvant avoir un effet de dynamisation économique et sociale ; ainsi que ses richesses touristiques avec des sites naturels et patrimoniaux d’un intérêt certain. Le Liban-Sud doit surmonter cependant une série de faiblesses en particulier ceux relatifs à ses ressources humaines (faibles qualifications, pauvreté, analphabétisme, condition des femmes...) ; son image trop liée au conflit ; la faiblesse de la présence de l’État et de ses services ; les zones minées ; les difficultés structurelles de l’agriculture (morcellement, tradition de tabac non rentable, non respect des normes vétérinaires...) ; ainsi que l’absence de tradition et d’infrastructures pour l’industrie et le tourisme. Intégrer la zone au reste du Liban Au Liban-Sud il faudra éliminer les stigmates de la guerre, effacer les traces de trente ans de conflit. Cela apparaît clairement dans l’étendue des zones incendiées qui concernent près de 78 kilomètres carrés le long de l’ancienne ligne de démarcation ; l’étendue des zones minées sur une surface de plus de 200 kilomètres carrés ; l’ampleur de la déforestation ; l’importance des terres agricoles abandonnées et la progression de l’aridité. L’étude qui fait office de plan directeur consacre un chapitre détaillé sur les activités économiques de la zone. Un nombre d’emplois était lié à la présence des soldats de l’État hébreu au Liban-Sud, notamment le travail permanent ou saisonnier en Israël, l’enrôlement dans l’ancienne Armée du Liban-Sud (ALS) et les retombées économiques de la présence des militaires israéliens dans la zone sur le commerce, les travaux d’infrastructure et de service. Le reste de l’activité économique est dominé par les activités agricoles, artisanales, industrielles légères ainsi que quelques petites activités de service. Au cours de la conférence qui s’ouvre aujourd’hui et qui durera jusqu’à vendredi soir divers thèmes seront discutés, notamment le développement économique, le développement agricole, l’éducation et la santé ; la réintégration, la réconciliation, les groupes vulnérables et le déminage ; l’urbanisme, l’environnement, l’eau, et l’assainissement ; ainsi que l’encadrement institutionnel. Œuvrer pour le développement durable du Liban-Sud est une nécessité. Il ne faut pas cependant oublier que l’ancienne zone de sécurité devrait être effectivement intégrée à tout le pays. Il est nécessaire donc de palier les disparités sans pour autant délaisser les autres zones périphériques. Depuis trente ans, l’ancienne zone de sécurité vit en attente. Les projets sont presque prêts, il faudra rassembler les fonds et le savoir-faire nécessaires pour les mettre en place. La communauté internationale, ses donateurs et ses ONG, sont tous au chevet du Liban-Sud. C’est aux Libanais de relever le défi. «Aide-toi, le ciel t’aidera», dit-on.
Déchirée par plus de trente ans de conflit, délaissée par le gouvernement, convoitée par Israël et les factions palestiniennes, la partie méridionale du pays, l’ancienne zone de sécurité, tient actuellement le haut du pavé. La zone qui manque de tout est un terrain fertile pour les investissements et les projets de développement. Israël s’est retiré en mai dernier, il...