Mime - Inventeur de Bip et sculpteur de l'invisible Marceau entame ses premiers adieux

Le mime Marceau a décidé d’entamer à Paris, du 19 au 24 septembre à l’Olympia, les «premiers adieux» de son personnage Bip qui a vu le jour le 22 mars 1947 dans la capitale au Théâtre de Poche. Depuis cette date, son personnage au visage blanc et au chapeau haut de forme surmonté d’une fragile fleur rouge, toujours en lutte dans un monde hostile, a fait plusieurs fois le tour de la planète et se produit dans les plus vastes lieux de spectacle, aux États-Unis (où il se rendra après Paris), au Japon, mais aussi en Amérique du Sud. À Paris, il se produira à l’Olympia, un temple du music-hall. Marcel Marceau, qui a fêté cette année ses 77 ans, tient à «premiers adieux» plutôt qu’à «adieux», «car je vais continuer, dit-il, à jouer dans le monde entier, puisque la pratique de mon art m’a permis de garder la forme physique nécessaire». Héritier de Pierrot Directeur à Paris de l’École internationale de mimodrame, il prépare avec d’anciens élèves de nouveaux numéros, notamment un mimodrame intitulé Un grand cri d’espoir. Aucun risque cependant que l’on copie le maître : «Je préfère, affirme ce dernier, léguer une grammaire, afin que mes élèves deviennent à leur tour des créateurs». Il a choisi de se produire à l’Olympia, où il espère toucher à la fois son public – un public de théâtre – et le public du music-hall. Pour ces nouvelles générations de spectateurs et en vue de leur initiation, il a conçu son programme, avec, en première partie, des «pantomimes de style» et en deuxième partie les «pantomimes de Bip». «Bip est un personnage solitaire, un héritier de Pierrot qui joue avec le côté contemporain de la vie, mais cela pourrait se passer à toutes les époques, parce que l’art du mime n’est pas une mode, c’est un art éternel, comme la danse et la musique», précise Marcel Marceau. Le nom de Bip est inspiré du personnage de Pip des Grandes espérances de Charles Dickens. «Au début, il était dompteur, il chassait le papillon, raconte le mime, puis je l’ai fait se heurter au progrès, aux excès du monde moderne». À l’Olympia, les «pantomimes de Bip» présentées sont «Bip dompteur», «Bip voyage en train», «Bip musicien des rues», «Bip et l’agence matrimoniale». Avec les «pantomimes de style», ce «sculpteur de l’invisible» qu’est Marcel Marceau fera jaillir d’innombrables figures, personnages, animaux ou objets.