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Actualités - REPORTAGES

Symposium de Rachana - Les artistes présentent leurs travaux La sculpture plus près du ciel (photos)

À deux jours de la remise du trophée, samedi 9 septembre à 18 heures, en présence de Mme Andrée Lahoud, les sculpteurs ont montré ce qu’ils créaient dans leurs pays ou durant les autres symposiums. À l’aide de diapositives pour la plupart, mais aussi de photos, de vidéos et de catalogues, chacun a pris le temps d’expliquer la création de certains de ses travaux. Colin Figue est installé au Portugal : «Je travaille principalement avec la pierre du pays, un marbre très blanc», dit-il. Il utilise aussi le marbre de Carrare et le bronze, pour des sculptures très ouvertes, de dimensions assez égales, entre 1 et 3,50 mètres. Souvent en plusieurs parties, elles sont généreuses et de formes assez simples. Elles s’étirent en longueur, impression que semble amplifier la luminosité portugaise et la très grande pureté du marbre. Robert Pierrestiger travaille en Auvergne, dans le centre de la France. Ses créations sont dominées, contrairement à Figue, par la fermeture, le rond, les encoches, les stries : «J’utilise la pierre de Bourgogne, l’orgue basaltique, la lave de Volvic, le granit et le dur aluminium», explique-t-il. Chacune de ses pièces offre de nombreux angles différents, puisqu’elle peut être posée sur différents côtés. De taille moyenne, elles oscillent entre 1 et 3,50 mètres. «J’ai aussi entièrement conçu une place dans la ville de Grenoble : la sculpture, les bancs et le bassin. L’espace étant octogonal, j’ai tout découpé en triangles équilatéraux». Koike Mistunori travaille essentiellement avec le granit noir africain : «Il est naturellement strié, presque vivant», commente-t-il. L’angle et l’inclinaison des pièces, d’assez petite taille pour la plupart, sont très intéressants chez le sculpteur japonais. Les sculptures, d’un à deux mètres, sont multiples : plusieurs blocs se rencontrent, se superposent. La multiplicité, mais aussi deux éléments non minéraux sont présents dans ces travaux : la lumière et l’eau. «Certaines de mes sculptures sont éclairées ou entourées d’eau», ajoute-t-il. Il montre, entre autres, une immense fontaine en acier, constituée de deux cheminées de 12 mètres chacune, entre lesquelles est projeté un jet liquide. «Je travaille avec la complexité et le chaos», conclut-il. Empreinte terrestre et nuage céleste Nabil Hélou s’intéresse à l’empreinte du pied humain, qui domine ses dernières créations : en résine, en plâtre, en métal, le pied est partout et s’est montré sur la Corniche, en 1999, sous toutes les formes possibles, et à Jbeil, entouré de structures en fer flexibles de couleur. Outre des travaux d’une période cubique et des sculptures en marbre, l’artiste a présenté une vidéo de quelques minutes. Les sculpteurs s’intéressent aussi au multimédia, comme Jérôme Symons l’a prouvé, en projetant deux petites séquences. L’une a été réalisée en Chine, lors d’un symposium, avec la participation des assistants des sculpteurs. Symons les a également tous photographiés, et les clichés ont été agrandis pour être posés sur les fenêtres-vitraux d’une église : «La lumière se colorait et éclairait en transparence les portraits», explique-t-il. L’autre vidéo présente, en boucle, la côte turque vue de l’Europe et vue de la Méditerranée. Les deux mers, occupant chacune une moitié de l’écran, donnent l’impression de s’engouffrer l’une dans l’autre. Quant à sa production de sculptures à proprement parler, elle est guidée par plusieurs thèmes récurrents : la couleur, le nuage et les structures métalliques. «J’aime montrer des pierres qui deviennent flexibles», explique-t-il. Il montre aussi une sculpture en plein air, un amphithéâtre constitué d’une «forêt en métal» : deux colonnes de granit surmontées d’une pièce d’acier travaillée. Le nuage, très présent dans son travail, est sculpté dans la pierre et placé en hauteur ou posé sur le sol d’une église, à l’endroit où les cercueils sont installés. En utilisant le métal et le minéral, Symons présente des sculptures aériennes, auxquelles il fait perdre le maximum de poids : «Ce sont des pièces monumentales ouvertes au ciel», dit-il de son travail. Enfin, Horacio Castrejon Galvan travaille le monumental, «non pas dans la taille, mais dans l’esprit». Ses sculptures sont essentiellement en bois, parfois soutenues par des apports en argent (le Mexique étant un grand producteur) ou en cuir. Il travaille le bois pour y imprimer la «marque du temps» : les pièces donnent l’impression d’être cassées ou usées. Il travaille aussi avec le ciment et le plâtre, et montre une silhouette de femme accroupie, «qui peut faire penser à une grotte, puisque l’intérieur est creux». Un travail sur le vêtement, «l’élément qui cache la surface d’un corps». Quant aux sculptures du Forum, elles sont presque terminées et ressemblent assez peu aux travaux précédents de chacun d’entre eux. Le thème de cette rencontre, l’enlèvement d’Europe, est plutôt classique et restrictif. Il ne rend le défi à relever que plus intéressant : les surprises risquent d’être à la mesure de la créativité des sept invités de Rachana.
À deux jours de la remise du trophée, samedi 9 septembre à 18 heures, en présence de Mme Andrée Lahoud, les sculpteurs ont montré ce qu’ils créaient dans leurs pays ou durant les autres symposiums. À l’aide de diapositives pour la plupart, mais aussi de photos, de vidéos et de catalogues, chacun a pris le temps d’expliquer la création de certains de ses travaux. Colin Figue est...