Législatives - Le ministre de l'Intérieur annonce les résultats des vainqueurs Murr favorable à un amendement du découpage électoral (photo)

Le ministre de l’Intérieur Michel Murr s’est déclaré hier favorable à un amendement du découpage des circonscriptions tel que prévu par la loi électorale mise au point sous ses auspices, estimant que la situation actuelle a fait apparaître des «lacunes». M. Murr a d’autre part refusé de se prononcer sur le prochain gouvernement et a nié toute victoire de l’opposition sur le pouvoir à Beyrouth, estimant que ce dernier n’était pas impliqué dans les élections de la capitale. Lors d’une conférence de presse hier au ministère de l’Intérieur, M. Murr a donné lecture des résultats des candidats vainqueurs au scrutin de dimanche qui concernait au total 65 sièges, 19 à Beyrouth, 23 au Liban-Sud et 23 dans la Békaa. Il a indiqué ne pas être en mesure de fournir les scores enregistrés par les candidats battus. Interrogé par la suite sur le déroulement et l’issue du scrutin, il a estimé que les élections ont été parfaitement «régulières», donnant toutefois raison au chef du gouvernement Sélim Hoss qui a critiqué le rôle joué par les médias privés et par l’argent. «Je mets au défi quiconque de pouvoir me prouver qu’un seul acte irrégulier ait été commis dans n’importe quelle circonscription», a lancé le ministre. Il a estimé que la cinglante défaite de M. Hoss à Beyrouth III constituait une «perte nationale» tant en ce qui concerne la communauté sunnite que pour le pays tout entier. Il a cependant affirmé qu’en dépit du raz-de-marée des listes de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, «on ne peut pas parler de victoire de l’opposition sur le pouvoir» dans la capitale. «Il est vrai que des membres du gouvernement se présentaient dans la troisième circonscription, mais cela ne signifie pas que les hautes autorités du pays étaient impliquées dans ce scrutin. Elles sont restées neutres et à égale distance de tous les candidats et ne sont donc ni perdantes ni gagnantes», a-t-il dit. Il a en outre affirmé qu’il n’avait lui-même «rien à voir avec la campagne médiatique» lancée avant le scrutin par Télé-Liban contre l’opposition, et en particulier contre M. Hariri. M. Murr a en outre déploré la perte par le Tachnag de ses sièges à Beyrouth, relevant que c’était une première depuis l’Indépendance. À ce sujet, il a reconnu que cette défaite du premier parti arménien était imputable au «poids de l’électorat sunnite», affirmant que plus de 7 000 électeurs arméniens avaient porté leur choix sur les candidats du Tachnag alors que moins de 2 000 ont voté pour les haririens. De là à conclure que le découpage électoral était injuste, il n’y avait qu’un pas que M. Murr a implicitement franchi en déclarant qu’il serait favorable à une modification de ce découpage. «Il existe des lacunes qu’il s’agira de rectifier», a-t-il dit sans plus de précision. «Nous ne pouvions pas nous rendre compte de ces lacunes en élaborant le texte (de loi), c’est seulement à l’œuvre que nous l’avons constaté», a-t-il souligné. Enfin, M. Murr s’est abstenu de répondre aux questions sur le choix du prochain chef du gouvernement, indiquant que cela n’interviendrait que dans plus de six semaines et rappelant seulement les propos tenus dimanche par le président de la République Émile Lahoud qui avait annoncé son intention de suivre les dispositions de la Constitution à cet égard. À la question de savoir s’il ferait partie du prochain Cabinet, il a souligné que cela était laissé à la discrétion du chef de l’État et du Premier ministre qu’il aurait désigné. Voici, par ailleurs, circonscription par circonscription et par ordre décroissant, les résultats officiels des candidats élus à l’issue du scrutin du 3 août : BEYROUTH Beyrouth I (Achrafieh, Saïfi, Mazraa) : 6 sièges (2 sunnites, 1 grec-orthodoxe, 1 maronite, 1 grec-catholique, 1 protestant) : Michel Pharaon (g-c) : 36 014, Rafic Hariri (sun) : 34 820, Atef Majdalani (g-o) : 32 807, Bassel Fleyhane (pro) : 32 147, Ghattas Khoury (mar) : 29 717, Adnane Arakji (sun) : 27 943. Beyrouth II (Mousseitbé, Bachoura, Rmeil) : 6 sièges (2 sunnites, 1 chiite, 1 grec-orthodoxe, 1 arménien-orthodoxe, 1 minoritaire) : Mohammad Berjaoui (chi) : 28 391, Béchara Merhej (g-o) : 28 076, Nabil de Freige (min) : 26 351, Yeghia Djerdjian : (arm-o) : 26 175, Walid Eido (sun) : 25 065, Bassem Yammout (sun) : 23 721. Beyrouth III (Medawar, Port, Zokak el-Blat, Minet el-Hosn, Ain Mreyssé, Ras Beyrouth) : 7 sièges (2 sunnites, 1 chiite, 1 druze, 2 arméniens-orthodoxes, 1 arménien-catholique) : Nasser Kandil (chi) : 28 887, Ghazi Aridi (dru) : 27 117, Hagop Kassardjian (arm-o) : 26 233, Jean Oghassepian (arm-o) : 26 088, Serge TerSarkissian (arm-c) : 26 062, Ghounwa Jalloul (sun) : 24 845, Mohammad Kabbani (sun): 23 403. LIBAN-SUD Saïda : 2 sièges (2 sunnites) : Moustapha Saad : 211 575, Bahiya Hariri : 182 314. Zahrani : 3 sièges (2 chiites, 1 grec-catholique) : Nabih Berry (chi) : 183 450, Ali Osseirane (chi) : 176 830, Michel Moussa (g-c) : 175 815. Tyr : 4 sièges (4 chiites) : Abdallah Cassir : 176 650, Mohammed Abdelhamid Beydoun : 176 550, Ali el-Khalil : 175 155, Ali Khreiss: 166 871. Bint Jbeil : 3 sièges (3 chiites) : Mohammed Fneich : 200 840, Ayoub Hmayed: 174 190, Ali Bazzi: 166 796. Nabatyeh : 3 sièges (3 chiites) : Mohammed Raad : 200 901, Abdellatif Zein : 173 891, Yassine Jaber : 170 012 Jezzine : 3 sièges (2 maronites, 1 grec-catholique) : Georges Najm (mar) : 192 402, Samir Azar (mar) : 170 633, Antoine Khoury (g-c) : 165 960. Marjeyoun-Hasbaya : 5 sièges (2 chiites, 1 sunnite, 1 druze, 1 grec-orthodoxe) : Nazih Mansour (chi) : 187 860, Anouar el-Khalil (dru) : 170 866, Kassem Hachem (sun) : 166 537, Ali Hassan Khalil (chi) : 165 278, Assaad Hardane (g-o) : 161 959. BÉKAA 1re circonscription (Baalbeck-Hermel) : 10 sièges (6 chiites, 2 sunnites, 1 maronite, 1 grec-catholique) : Hussein Hajj Hassan (chi) : 57 657, Ammar Moussaoui (chi) : 56 326, Ghazi Zeaiter (chi) : 52 139, Ibrahim Bayane (sun) : 51 375, Hussein Husseini (chi) : 50 625, Mohammed Yaghi (chi) : 48 048, Massoud Houjeiri (sun) : 43 777, Marwan Farès (g-c) : 42 862, Assem Kanso (chi) : 40 153, Nader Succar (mar) : 35 765. 2e circonscription (Zahlé) : 7 sièges (2 grecs-catholiques, 1 maronite, 1 grec-orthodoxe, 1 arménien-orthodoxe, 1 sunnite, 1 chiite) : Élie Skaff (g-c) : 28 467, Nicolas Fattouche (g-c) : 27 513, Georges Kassarji (arm-o) : 27 027, Youssef Maalouf (g-o) : 26 493, Mohammed Ali el-Meiss (sun) : 25 027, Khalil Hraoui (mar) : 24 013, Mohsen Dalloul (chi) : 23 117. 3e circonscription (Békaa-Ouest-Rachaya) : 6 sièges (2 sunnites, 1 chiite, 1 druze, 1 mar, 1 grec-orthodoxe) : Mahmoud Abou Hamdane (chi) : 22 757, Élie Ferzli (g-o) : 22 026, Sami el-Khatib (sun) : 18 874, Robert Ghanem (mar) : 18 314, Abderrahim Mrad (sun) : 17 114, Fayçal Daoud (dru) : 16 505.