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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Sud - Quatre blessés, dont deux journalistes à la porte de Fatma Malgré la Finul, un vide sécuritaire persistant à la frontière (photo)

En dépit du déploiement de la Finul, le vide sécuritaire est persistant à la frontière avec Israël, notamment sur l’ancien point de passage entre le Liban et Israël connu sous le nom de porte de Fatma, comme l’illustrent les deux incidents survenus dimanche en journée, puis dans la nuit, et au cours desquels quatre Libanais ont été blessés par des tirs israéliens. Dans les deux cas, des jets de projectiles contre le territoire israélien étaient la cause des tirs. Trois personnes ont été blessées au cours du deuxième incident, survenu vers minuit. Katia Jarjoura, journaliste ayant la double nationalité libanaise et canadienne et travaillant en free-lance pour Radio-Canada, a été touchée par des éclats de balle à l’abdomen et a dû subir une intervention chirurgicale. Ali Diya, correspondant de l’AFP, a été légèrement blessé à la jambe, et un garçon de 11 ans, Tarek Mohammad Hussein, atteint au pied, a dû être amputé de deux orteils. Tous trois ont été touchés par des tirs israéliens vers un groupe d’une quinzaine de jeunes lanceurs de pierres. C’est au moment où ces derniers ont mis le feu à un cocktail Molotov, que les soldats israéliens de faction ont tiré. «Des soldats postés près de la porte de Fatma ont tiré à balles réelles en direction d’un homme qui avait lancé une bouteille incendiaire et l’ont touché», a indiqué pour sa part hier un porte-parole militaire israélien, qui a affirmé que l’explosion de la bouteille n’avait fait ni victime ni dégât. En règle générale, l’armée israélienne riposte par des tirs à balles caoutchoutées aux lanceurs de pierres et à balles réelles aux jets de bouteilles incendiaires. Ce heurt porte à 17 le nombre de blessés par des tirs israéliens depuis la fin, le 24 mai, du retrait de l’État hébreu du Liban-Sud. Dimanche dans la journée, un civil de 24 ans qui jetait des pierres contre des soldats israéliens à la frontière avait été blessé par une balle tirée par un militaire israélien, selon une source hospitalière. Les jets de pierres à la porte de Fatma sont devenus une sorte de «sport national» pour les habitants et visiteurs du Liban-Sud depuis le retrait israélien, le 24 mai. Israël s’est plaint à plusieurs reprises auprès de l’Onu de ces jets de pierres, qui risquent de provoquer des dérapages alors que le Hezbollah maintient une présence armée à proximité de la frontière. La Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) s’’était déployée samedi en quelques heures, sur une vingtaine de positions à la frontière avec Israël, exécutant une mission que lui avait assignée le Conseil de sécurité il y a 22 ans. Le déploiement a eu lieu après le feu vert donné vendredi par le gouvernement libanais, au terme de semaines de vérification du retrait israélien du Liban-Sud. Mais les Casques bleus n’ont pas installé des postes directement sur la frontière, ce qui a permis la poursuite des incidents et des jets de pierres. Des officiers de la Finul se sont rendus hier matin en patrouille de reconnaissance à la porte de Fatma où plusieurs dizaines de Libanais y était déjà rassemblés, dont des femmes et des enfants. Selon un porte-parole de la Finul, l’officier indien Daljeet Bagga, la Finul pourrait se déployer à la porte de Fatma si elle obtenait l’accord du gouvernement libanais. «Le déploiement effectué samedi pourrait être renforcé et la Finul pourrait envisager d’investir d’autres positions, notamment à la porte de Fatma; si elle obtient l’accord du gouvernement libanais», a-t-il indiqué à l’AFP. L’officier a précisé que les 17 nouvelles positions qui ont été occupées ces derniers jours par la Finul dans la zone frontalière libano-israélienne l’avaient été «en coordination» avec les autorités libanaises. L’incident de dimanche soir a eu lieu à 1 500 mètres d’un poste de la Finul nouvellement installé sur un promontoire, à Tell Nhas. « La Force mixte fin prête », selon Murr De son côté, le ministre de l’Intérieur, Michel Murr, a indiqué hier que la force mixte composée de 500 gendarmes et 500 militaires était fin prête a se rendre au Liban-Sud «pour y renforcer le dispositif de sécurité déjà mis en place par l’État» et que l’envoi de cette force attendait la fin des réunions de coordination avec la Finul. M. Murr a toutefois réaffirmé que «cette force n’avait pas pour mission d’assurer la sécurité à la frontière (libano-israélienne) car il s’agit d’une mission dévolue à la Finul». Il a ajouté que la mission des forces régulières libanaises se limitait «à assurer la sécurité à l’intérieur du territoire libanais». Une réunion de coordination devait avoir lieu dans la journée entre le commandement de la Finul et les autorités libanaises. Sur le terrain, la tension restait vive hier à la porte de Fatma où des invectives étaient échangées des deux côtés de la frontière. Quelques dizaines de civils libanais dont une troupe de scouts musulmans, des femmes et des enfants étaient juchés sur les deux collines environnantes, reprenant en cœur des chants patriotiques à la gloire du Hezbollah et de son secrétaire général Hassan Nasrallah diffusés par un haut-parleur. De l’autre côté de la barrière frontalière, des soldats israéliens leur répondaient également par haut-parleur par des invectives en arabe. De temps à autre un soldat israélien se déculottait pour montrer son postérieur aux Libanais. La foule ne s’est toutefois pas approchée de la porte-frontière, restant à une dizaine de mètres de la barrière. Aucun jet de pierres n’a eu lieu. Trois jeunes gens à moto, visiblement des membres du Hezbollah, sont allés jusqu’à la porte puis ont rebroussé chemin. En retrait, des hommes du Hezbollah sans armes visibles ont installé un poste d’observation sommaire. Un fauteuil défoncé sous un arbre qui assure un coin d’ombre et où se relayent des hommes munis de talkie-walkies.
En dépit du déploiement de la Finul, le vide sécuritaire est persistant à la frontière avec Israël, notamment sur l’ancien point de passage entre le Liban et Israël connu sous le nom de porte de Fatma, comme l’illustrent les deux incidents survenus dimanche en journée, puis dans la nuit, et au cours desquels quatre Libanais ont été blessés par des tirs israéliens. Dans...