Les otages seront accueillis par Kadhafi lui-même (photo)

Épilogue d’un drame qui dure depuis le 23 avril, Marie Moarbès et cinq autre otages de l’île de Jolo (Philippines) sont attendus ce matin à l’aube à Tripoli, venant de l’île de Cebu, aux Philippines, après une escale à Ras el-Khaïmah (Émirats arabes unis). L’appareil libyen qui les transporte a décollé de Cebu à 16h45, hier, dans un grand lâcher de ballons verts portant l’inscription Grande Jamahiriya socialiste du peuple libyen arabe, pour un vol d’environ 14 heures. C’est le numéro un libyen, le colonel Mouammar Kadhafi en personne qui accueillera les otages. Il les recevra dans le quartier de Bab el-Aziziya à Tripoli, où le corps diplomatique a été invité à fêter l’événement. Les otages ont passé les premières 24 heures qui ont suivi leur libération dans la base militaire de Cebu (Philippines), où ils ont reçu un traitement de VIP dans des locaux de luxe. Les locaux où ils étaient logés sont destinés au président philippin Joseph Estrada lorsqu’il est présent à la base. Il s’agit d’avantage de chambres d’hôtel que de baraquements militaires. Avant leur départ de la base, les otages semblaient en bonne condition. Des téléphones portables leur ont été donnés avec lesquels ils ont passé une grande partie de leur soirée de dimanche à lundi à appeler leurs proches. À leur arrivée à la base de Cebu, les autorités locales leur avaient offert des roses blanches et rouges. Outre l’équipe de France 2, le groupe Abu Sayyaf retient toujours en otages 4 Européens et 17 Philippins. Découragé, l’un des otages finlandais, Seppo Fraenti, âgé de 51 ans, a menacé hier de se suicider. L’homme s’occupe d’enfants handicapés dans un hôpital d’Helsinki. Malgré ses dénégations, la Libye pourrait avoir payé une rançon aux rebelles extrémistes musulmans pour accélérer le processus de libération des six otages. Selon la presse philippine, 6 millions de dollars auraient été versés par la fondation de bienfaisance créée par le fils du président libyen. Selon d’autres sources, la fondation aurait simplement accepté de financer des projets de développement en échange de la libération des otages. Le gouvernement allemand, embarrassé par le rôle joué par la Libye dans la libération des otages, a remercié chaleureusement la Libye par respect de la bienséance, mais continue de s’en tenir à une grande prudence face aux efforts d’ouverture du colonel Kadhafi.