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Actualités - REPORTAGES

Les partisans des FL attendent la libération de leur chef A Bécharré, on vote pour des raisons familiales ou pour services rendus (photo)

Bécharré avait promis de boycotter les élections. Hier, à Knat, Hadeth el-Joubbeh, Békaakafra, Hasroun, Hadchit, Bécharré chef-lieu de caza, et d’autres villages encore, des électeurs peu enthousiastes se sont rendus aux urnes. D’autres ont choisi de se rassembler devant les bureaux de vote pour bouder le scrutin. Il reste que le taux de participation a varié, selon les localités, entre 14 et 30 %, ce qui est sensiblement supérieur à celui de 1992 et 1996. Mais dans cette région du Liban-Nord, on ne résiste pas en gardant un profil bas. C’est haut et fort que l’on clame son appartenance et son opinion... Marginalisés. Les habitants de ce caza exclusivement chrétien, qui compte 41 748 électeurs maronites et 291 grecs-orthodoxes, auraient préféré ne pas voter. D’ailleurs, tous ceux qui se sont présentés aux urnes le reconnaissent : ils ont voté pour des raisons familiales. Pour des services rendus. Pas par conviction. Bécharré a été marginalisé. Avec la création de la nouvelle circonscription du Liban-Nord I, qui regroupe le caza en question, ainsi que Akkar et Denniyé, Bécharré a été coupé de son environnement historique et géographique qui se prolonge jusqu’à Koura, Zghorta et Batroun. Le découpage électoral n’a pas respecté le poids des voix chrétiennes de la zone. Le caza et tous ses villages vivent en attente. Les partisans des Forces libanaises, dont le courant a remporté les élections municipales dans la région en 1998, n’iront pas aux urnes avant la libération du chef du courant Samir Geagea. Hier, la présence massive des forces de l’ordre et des forces spéciales de l’armée n’a pas découragé les partisans du courant, jeunes et vieux, à afficher leur opinion, juste devant les bureaux de vote. «On ne votera pas tant que le pays restera sous la botte syrienne ; Samir Geagea est notre seul représentant ; nous soutenons une seule liste, celle de la liberté», lançaient-ils à qui voulait les entendre. Certains moukhtars et présidents de conseils municipaux n’étaient pas présents. Indifférents ou tenant à garder de bonnes relations avec les chefs de clans, ils avaient choisi de faire la grasse matinée ou encore de rester à Beyrouth pour des «raisons de santé». L’atmosphère créée par les partisans du courant FL, qui ont boycotté les élections, n’a pas troublé le calme du dimanche dans les villages chrétiens de Bécharré. Au contraire, sous le regard des forces spéciales de l’armée qui observaient la scène (qui se répétait partout) du haut de leurs tanks, les délégués des listes souriaient aux commentaires des boycotteurs. Certains scrutateurs, portant autour du cou la croix des FL, prenaient un plaisir certain à préciser que le taux de participation de leur localité était assez faible. Choisir des chefs de clan locaux Las, les habitants de quelques villages ont uniquement donné leur voix à deux candidats maronites pour les sièges de Bécharré. D’autres, qui assuraient le rôle de scrutateurs d’un candidat de Denniyé, ignoraient si ce futur député se présentait pour le siège de Tripoli ou de Akkar. Hier, l’électorat désabusé de Bécharré s’est présenté aux urnes pour choisir des chefs de clan locaux. Dans la région, sept candidats maronites originaires du chef lieu du caza, Gebrane Tok, Kabalan Issa el-Khoury, Boutros Succar, Benoît Keirouz, Ignace Keirouz, Émile Rahmé, et Saïd Tok, ainsi qu’un unique candidat de Békaakafra, Saba Makhlouf, se sont présentés pour les deux sièges, place de l’Étoile. M. Kabalane Issa el-Khoury qui figurait sur la liste de la coalition soutenue par le ministre Sleimane Frangié, le PSNS, la Jamaa islamiya a commenté à L’Orient-Le Jour, le nouveau découpage électoral. Précisant que «Zghorta et Bécharré sont les deux bastions maronites du Liban-Nord», il a indiqué que malgré tout «l’équilibre confessionnel a été préservé». Soulignant que «dans un premier temps il s’était opposé à ce découpage», il a noté cependant que «plus on est loin de ses proches plus on entretient des relations d’amitié avec eux». Pour sa part, M. Gebrane Tok, qui se présentait sur la liste de la volonté populaire, a déclaré à L’Orient-Le Jour qu’un «tel découpage encourage l’intégration nationale», il a souligné pourtant que «l’idéal serait de revenir au système de caza». Affirmant que «Bécharré participera massivement aux élections», il a noté que «la population a compris maintenant que le boycott ne mène à rien». Pour voter, M. Émile Rahmé chef du parti Solidarité était accompagné de son frère et de quelques partisans. À la question de savoir «comment le refus de sa candidature par le chef des FL a influé sur sa campagne électorale», le chef de Solidarité a indiqué que la question «est fausse et mal formulée». Selon lui, M. Geagea n’aurait pas refusé sa candidature, il aurait tout simplement déclaré : «Nous sommes arrivés à un point de non-retour, dans ma cellule je vois les choses différemment». Notons qu’avant de se présenter aux élections, M. Rahmé s’était rendu au ministère de la Défense pour exposer ses intentions au chef des FL qui y est détenu. Selon les chiffres disponibles en soirée, en moyenne 29 % des habitants du caza se sont présentés aux urnes, soit une hausse de 4 % par rapport au taux de participation enregistré en 1996. Bécharré, chef-lieu de caza, compte sept familles. Les élections d’hier ont prouvé selon les partisans FL que les Forces libanaises ont réussi «à former le huitième clan de la localité».
Bécharré avait promis de boycotter les élections. Hier, à Knat, Hadeth el-Joubbeh, Békaakafra, Hasroun, Hadchit, Bécharré chef-lieu de caza, et d’autres villages encore, des électeurs peu enthousiastes se sont rendus aux urnes. D’autres ont choisi de se rassembler devant les bureaux de vote pour bouder le scrutin. Il reste que le taux de participation a varié, selon les...