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Actualités - ANALYSE

Vers un Cabinet politique panaché de quelques compétences techniques

Des politiciens informés croient pouvoir annoncer dès à présent que le prochain gouvernement sera «un Cabinet politique s’appuyant pour les domaines techniques sur la société civile, c’est-à-dire sur des compétences puisées dans le secteur privé». Ces professionnels, qui sont bien placés pour ne pas ignorer le poids des décideurs, soulignent que «le choix du nouveau président du Conseil ne sera pas déterminé par les résultats des élections législatives». Autrement dit, que la majorité qui s’en dégagera, et qui est en principe appelée à désigner le chef du gouvernement, obéira moins à ses convictions qu’aux sages conseils des démiurges. Comme toujours, du moins dans la formule instaurée après Taëf. En pratique, comme le relève un ministre influent, «il n’est pas certain que tel pôle disposant dans la nouvelle Chambre d’un bloc parlementaire consistant ait de meilleures chances qu’un indépendant». Mais il n’est pas certain non plus, pourrait-on ajouter, qu’il en ait de plus mauvaises. Tout dépendra, répétons-le, des décideurs. Qui eux-mêmes, il faut se hâter de le préciser, ne cachent pas qu’ils tiennent à tenir compte des desiderata du régime. Ce ministre prévoit que «durant la période intermédiaire entre la fin des élections et le 15 octobre, date de l’expiration du mandat de la Chambre actuelle, une course effrénée au Sérail va avoir lieu. Des contacts fébriles, des tractations de toutes sortes seront entrepris dans un double but complémentaire : la désignation du Premier ministre et la composition du gouvernement. Il faudra d’abord en arrêter le volume puis répartir les portefeuilles entre diverses parties prenantes. Très probablement l’évolution sur le plan régional entrera autant en balance que les facteurs purement locaux. Mais tout permet de penser que l’on aura cette fois recours à un Cabinet de politiciens, non de technocrates. À cette nuance près que les départements trop techniques seront confiés à des spécialistes qui ont fait leurs preuves dans le secteur privé. De même, on voudra sans doute faire participer des organismes déterminés dont la présence au pouvoir serait un atout pour attirer les capitaux ou pour tenter de réduire la dette publique». En confidence, ce responsable informé cite à ce propos quelques noms : Adnan Kassar, Michel Eddé, Jacques Sarraf, Abdallah Zakhem, etc. Il souligne ensuite qu’en tout état de cause «le mot d’ordre principal sera de mettre sur pied une équipe de travail bien soudée autour du prochain Premier ministre. Ce qui signifie, sur le plan politique, que les parties ou les partis représentés au gouvernement devront s’engager à une cohésion ministérielle sans faille. Les mouvements de fronde seront formellement prohibés dès le départ». Après cette référence aux amères expériences de l’ère haririenne, ce ministre mentionne aussi «les bévues de l’équipe Hoss, qu’on tentera de corriger et, si possible, de ne jamais rééditer. Des conseillers et des experts ont été chargés dès à présent d’étudier le bilan de l’actuel gouvernement, justement pour dresser un état des lieux de ses dérapages, en vue de les éviter à l’avenir». Cette personnalité, tout en reconnaissant que des facteurs extérieurs pourraient jouer en ce qui concerne le choix du nouveau Premier ministre, affirme que «le régime a reçu carte blanche à ce propos. Il pourra de même former à sa guise l’ossature du prochain gouvernement, pour que la coopération en soit facilitée. La présidence de la République va être renforcée, nulle autre institution ne sera soutenue à ses dépens et on ne lui posera pas d’embûches. Car autrement la vie politique du pays s’en trouverait déséquilibrée, comme cela s’est vu sous le précédent régime». De ces propos, on peut comprendre que des assurances ont été données par les décideurs qui selon cette source, «couperont toutes les connexions qui seraient en contradiction avec la ligne directe les reliant à Baabda». Abondant dans le même sens, un ancien ministre rejette pour sa part sur le gouvernement «les échecs enregistrés par le pouvoir, le Cabinet en place n’ayant pas su tirer profit des réalisations du régime, dont la neutralisation des tentatives israéliennes de rogner le territoire après le retrait, ou encore de provoquer des troubles internes».
Des politiciens informés croient pouvoir annoncer dès à présent que le prochain gouvernement sera «un Cabinet politique s’appuyant pour les domaines techniques sur la société civile, c’est-à-dire sur des compétences puisées dans le secteur privé». Ces professionnels, qui sont bien placés pour ne pas ignorer le poids des décideurs, soulignent que «le choix du nouveau...