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Actualités - CHRONOLOGIE

Corées - Pyongyang parle réconciliation mais évite tout sujet militaire La lune de miel se poursuit, mais le doute persiste

La Corée du Nord multiplie les signes de bonne volonté à l’égard de sa rivale du Sud, mais le doute continue de planer sur ses intentions. Hier, Pyongyang a encore franchi une nouvelle étape vers la réconciliation en incitant sa population à soutenir la réunification nationale, pacifique cette fois, et à faire de l’an 2000 une année charnière sur cette voie. Le comité central du Parti des travailleurs de Corée et la commission centrale militaire, deux instances contrôlées par le leader nord-coréen Kim Il-Song, ont demandé à la nation nord-coréenne de «faire de 2000 (...) une année charnière historique dans le combat pour la réunification nationale», selon l’agence nord-coréenne d’État KCNA. Ces deux instances officielles ont précisé inscrire leur démarche dans le sillage du sommet historique, qui a eu lieu en juin dernier à Pyongyang entre les deux Kim, le leader nord-coréen et le président sud-coréen Kim Dae-Jung, en vue de favoriser «la réunification pacifique et indépendante du pays à une date rapprochée». Une délégation nord-coréenne a quitté lundi soir la capitale sud-coréenne après des pourparlers qui ont permis l’adoption de plusieurs mesures concrètes, comme la réouverture de bureaux de liaison, fermés il y a quatre ans, à Panmunjom, sur leur frontière commune. Une semaine de la réconciliation va également être instaurée autour du 15 août prochain, tandis que la réouverture, hautement symbolique, d’une voie de chemin de fer reliant les deux anciens frères ennemis est sérieusement envisagée. Les discussions ce week-end à Séoul ont eu lieu conformément à une déclaration conjointe des deux Kim s’engageant à œuvrer de concert pour la réconciliation et la fin de la guerre froide dans cette partie du monde. La division de la Corée remonte à 1945. Le Nord avait envahi le Sud en 1950, provoquant la guerre de Corée, qui a pris fin en 1953, et l’intervention des États-Unis. «Les deux Corées sont entrées dans une phase où elles mettent réellement en œuvre ce qui a été décidé lors du sommet» de Pyongyang, a remarqué Chon Hyun-Joon, expert sur la Corée du Nord auprès de l’Institut pour la réunification nationale, basé à Séoul. «Les chances semblent très élevées que les deux parties soient même en mesure d’accélérer le mouvement», a-t-il ajouté. Cependant, plusieurs experts tempèrent cet enthousiasme et font remarquer que Pyongyang n’a toujours pas pris la moindre décision susceptible de faire baisser la tension militaire dans la péninsule, séparée par la frontière la plus militarisée du monde. Séoul souhaitait ainsi discuter ce week-end de la mise en œuvre d’un téléphone rouge pour éviter tout dérapage, mais ce sujet n’a pas été évoqué ce week-end où il ne figurait même pas à l’ordre du jour. «Cela semble tout à fait négatif que la Corée du Nord continue ainsi à éviter les sujets militaires, quand bien même elle exprime sa volonté de faire baisser la tension», a estimé ainsi le professeur Yeon Ha-Cheong de l’université Myongji, cité par le journal Korea Herald. La Corée du Sud souhaitait également ce week-end discuter de sujets économiques, mais aucun expert de ces questions ne faisait partie de la délégation nord-coréenne. La Corée du Nord, dernier pays stalinien de la planète, n’en a pas moins brisé en quelques semaines des décennies d’isolement en multipliant les rencontres diplomatiques, dont un face-à-face historique la semaine dernière entre le ministre nord-coréen des Affaires étrangères Paek Nam-Sun et la secrétaire d’État américaine Madeleine Albright.
La Corée du Nord multiplie les signes de bonne volonté à l’égard de sa rivale du Sud, mais le doute continue de planer sur ses intentions. Hier, Pyongyang a encore franchi une nouvelle étape vers la réconciliation en incitant sa population à soutenir la réunification nationale, pacifique cette fois, et à faire de l’an 2000 une année charnière sur cette voie. Le comité...