Jeux équestres et chasse au faucon

Jeux équestres et chasse au faucon Chaque vendredi, des jeux équestres se déroulaient dans la grande cour de la citadelle de Hasbaya : courses, jeux de lances ou de flèches, jeux d’épées … Dans les écuries de la forteresse se trouvaient des centaines de chameaux mais aussi de chevaux, soignés en permanence par des palefreniers, et qui accompagnaient les émirs lors de leurs déplacements, têtes et selles somptueusement parées d’argent. Tout cet attirail brillait tellement au soleil, qu’on devinait l’arrivée d’un émir grâce à l’éclat du cortège visible de loin. À titre d’exemple, lorsque l’émir Mounkez rendit visite, en 1175, à l’émir Younès Maan au Chouf, sa suite comprenait 2 000 cavaliers et chameliers. La chasse était le loisir favori des émirs, et spécialement la chasse au faucon noir, le «Abi doughan» aux yeux rouges, qui avait lieu dans les environs de Hasbaya, d’octobre à fin avril. Chaque faucon était élevé par un serviteur de l’émir qui le nourrissait et l’abritait dans un endroit bien aéré à l’abri du soleil. Le jour de la chasse, l’émir se rendait sur les collines de Chouaya, accompagné de ses fauconniers, de tireurs et de gardes-chasses. Au signal de l’émir, installé sur une natte, ses hommes criaient et battaient les buissons et les arbres pour repérer le gibier et le diriger vers lui. Il lâchait alors ses faucons sur le gibier, l’un à la suite de l’autre. Lorsqu’il se fatiguait, l’émir se reposait dans une tente spécialement dressée pour lui en bordure d’une rivière, où il mangeait et se désaltérait en compagnie de sa suite. Et une fois la chasse terminée, il était d’usage que l’émir fit des cadeaux à sa suite. En 1342, l’émir Abi Bakr, grand amateur de chasse, se fit construire à Rachaya une résidence de chasse. C’est ce même émir qui fit bâtir, à Hasbaya en 1350, un khan dont il reste aujourd’hui des vestiges, destiné aux voyageurs et commerçants qui se déplaçaient de Safad et Houlé dans le sud, vers la Békaa et la Syrie et vice versa.