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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Communautés - Mise en garde de Bkerké contre une explosion sociale Législatives : les évêques maronites ne croient pas à une représentation authentique des libanais

«La situation économique est devenue intenable» ; «Le dossier du Liban-Sud suscite toujours l’inquiétude» ; «Les législatives ne déboucheront pas sur une représentation authentique» des Libanais. Réuni hier sous la présidence du patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, le Conseil des évêques maronites a exprimé une série d’appréhensions en rapport avec divers aspects de la vie locale, politique et sociale. Particulièrement alarmistes, les prélats ont indirectement mis en garde contre les retombées des défaillances qu’ils ont exposées dans leur communiqué. Concernant les législatives qui auront lieu le 27 août et le 3 septembre prochains, le Conseil des évêques a réitéré ses réserves au sujet de la loi électorale, estimant qu’à cause d’elle, les élections «ne déboucheront pas sur une représentation authentique» des Libanais au sein de la nouvelle Chambre. Il s’est dit convaincu que les élections seront «identiques aux précédentes qui sont à l’origine de la paralysie politique, elle-même responsable du vide et de l’immobilisme qui prévaut actuellement» en expliquant les raisons qui le poussent à tenir ce raisonnement : «Les listes électorales n’ont toujours pas été formées en attendant l’inspiration de ceux qui en suggèrent la composition ; beaucoup de candidats n’ont pas une pensée politique claire, sans compter l’absence d’(alliances formées sur) des bases intellectuelles susceptibles de donner naissance à des blocs (parlementaires) homogènes, capables de défendre un plan politique bien dessiné, et une vision nationale claire». Le communiqué a aussi déploré le fait que les électeurs élisent parmi les candidats à la Chambre ceux qui «leur rendent service plutôt que ceux qui proposent un projet national». «Des raisons occultes» Pour ce qui est de la situation au Liban-Sud, les évêques maronites ont considéré qu’elle «suscite toujours l’inquiétude», en soulignant les abus constatés dans la région. «Jusqu’à présent, l’État n’a pas fait preuve d’autorité (dans la région méridionale du pays) pour rassurer la population. II a délégué ce pouvoir aux agents de l’ordre qui n’ont pas réussi à maintenir la sécurité dans la région. Ce sont des éléments armés affiliés à des partis qui prétendent assumer cette mission et qui prennent ce prétexte pour s’introduire dans les habitations, arrêter telle personne, kidnapper telle autre, bafouer la dignité des gens, comme si l’État et le pouvoir n’existaient pas, au point que d’aucuns se demandent : Est-il vrai que l’État ne voulait pas le départ de l’occupant afin qu’il n’ait pas à imposer son autorité dans cette région pour des raisons occultes, connues seulement par ceux qui sont dans le secret des dieux ?», a indiqué le communiqué des évêques. La même inquiétude a été exprimée par les prélats en commentant la crise économique «qui est devenue intenable et qui cause un émoi au sein de la population». Ils ont insisté sur «les échéances que la population ne parvient pas à honorer, les chèques sans provision, les entreprises qui ferment leurs portes, les employés licenciés et qui ne trouvent pas d’emploi», soulignant que cette situation «est à l’origine d’un marasme qui pourrait provoquer une explosion (sociale) au cas où on ne s’empresserait pas de la régler sans tarder». Pour les évêques, l’État «se doit de trouver un moyen pour atténuer cette tension (sociale) avec les instruments dont il dispose». Au sujet des libertés publiques, le Conseil des évêques a fait état de «contraintes imposées à la liberté d’information, en général, et de presse en particulier». Il a jugé que «le renforcement du contrôlé exercé sur les journaux et les livres importés reflète le manque de tolérance des services chargés de veiller sur la sécurité». Le communiqué a toutefois noté que ces services savent pourtant «que ce qu’ils insistent à interdire est accessible aux lecteurs grâce aux moyens d’information modernes, tels que l’Internet et le courrier électronique». Et d’ajouter : «Ils oublient que le monde est devenu sans limites et sans frontières et que les gens ne sont plus sous tutelle».
«La situation économique est devenue intenable» ; «Le dossier du Liban-Sud suscite toujours l’inquiétude» ; «Les législatives ne déboucheront pas sur une représentation authentique» des Libanais. Réuni hier sous la présidence du patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, le Conseil des évêques maronites a exprimé une série d’appréhensions en rapport avec...