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Actualités - CHRONOLOGIE

Parlement - débats animés autour de l'affaire Gemayel Séance d'adieux, aujourd'hui, de la présente législature (photo)

Pour la séance d’adieux de la présente législature, un débat animé pourrait se tenir aujourd’hui sur deux dossiers d’actualité brûlants : la réorganisation des ministères et conseils, et celle du ministère de l’Information. L’examen des deux sujets a été reporté à aujourd’hui, la séance d’hier ayant été dominée par l’affaire Amine Gemayel et celle du stade de Baalbeck. Il n’est pas exclu que les opposants aux deux projets parviennent, en provoquant un défaut de quorum, à en reporter l’examen à la prochaine législature. Le défaut de quorum a failli d’ailleurs se produire hier, en ouverture de séance. Présidée par M. Nabih Berry, en présence du chef du gouvernement et de plusieurs ministres, la réunion s’est soldée par le vote d’un certain nombre de projets et de propositions de loi. La séance s’est donc animée à deux reprises : une première fois lorsque a été abordée l’affaire Amine Gemayel, une seconde fois lors de l’examen du dossier du stade de Baalbeck. La question du retour manqué du président Amine Gemayel a mobilisé la Chambre, et aussi bien M. Berry que M. Hoss ont pris part aux débats. Le député Nassib Lahoud a été jusqu’à demander à M. Sélim Hoss de prendre contact avec le président Gemayel et avec le général Michel Aoun pour les encourager à rentrer au pays. Le sujet a été d’abord soulevé par le député Boutros Harb, qui a considéré que la désinvolture avec laquelle un ancien chef de l’État a été informé qu’il était indésirable au Liban est inqualifiable, et que le Parlement ne saurait passer ce grave incident sous silence. Au nom du droit de tout Libanais, et en particulier d’un ancien président de la République, à s’exprimer, à résider dans son propre pays, M. Harb a demandé des éclaircissements sur les raisons légales invoquées pour demander à M. Gemayel de ne pas venir à Beyrouth. M. Harb a demandé l’identification de la personne responsable de cette flagrante violation des droits constitutionnels de l’ancien chef de l’État et la publication des résultats de l’enquête administrative, dont il a souhaité qu’elle soit clôturée rapidement. Le président de l’Assemblée a pris le relais de M. Harb pour approuver, en son nom personnel et en sa qualité officielle, ces propos soulignant que si des comptes existent avec M. Amine Gemayel, c’est au Liban qu’ils doivent être demandés. Selon M. Berry, le président Gemayel s’est montré plus intelligent que le gouvernement, et ne souhaitait probablement pas venir au Liban, ayant notamment la possibilité de se rendre directement en Syrie à partir de Paris. M. Berry a ensuite demandé que figure au procès-verbal de la séance parlementaire le droit de tout Libanais de rentrer au Liban. M. Nassib Lahoud a demandé que soit explicitée une fois pour toutes cette affaire, rappelant qu’à chaque fois, on affirme que rien n’empêche le retour du président Gemayel ou du général Aoun mais qu’en privé, des sources anonymes laissent entendre le contraire. Le chef du gouvernement, de son côté, a réaffirmé le droit sacré de tout Libanais à rentrer dans son pays, ajoutant que «le président Gemayel peut revenir demain». «Ce qui s’est produit est un quiproquo dans la chaîne de transmission des instructions. Même le président Gemayel n’a pas affirmé que l’ambassadeur lui a demandé de ne pas se rendre à Beyrouth, mais qu’il le lui a fait comprendre en termes diplomatiques. Nous avons mené une enquête, et avons pris les mesures nécessaires pour que ce type d’incidents ne se répète pas. Il n’y a pas d’intérêt à aller plus dans les détails». Le stade de Baalbeck Le projet de loi relatif aux crédits affectés à la construction et à l’habilitation des stades sportifs et la taxation des clients des hôtels meublés et des voyageurs a également été débattu avec passion. Les observateurs n’ont pas manqué de constater que le mouvement Amal et le Hezbollah avaient coordonné leurs attitudes sur la question. Le projet a finalement été rejeté et renvoyé au gouvernement, les députés s’étant aperçus qu’un crédit de 4 millions de dollars affecté au stade de Baalbeck devait être consacré aux stades de Saïda et Tripoli, en prévision de la Coupe d’Asie. Cette clause a soulevé parmi les députés une tempête de protestations au nom du «développement équilibré» des régions. Pour M. Husseini, ce style d’action est «indigne du Liban de l’après-Taëf et du document d’entente nationale» et «ébranle» les bases de l’État. Le président de l’Assemblée a profité de l’occasion pour surenchérir, affirmant que la question est «plus que grave, et porte atteinte à la dignité» du Parlement. M. Berry a réclamé que les lois soient appliquées telles qu’elles sont votées, faisant valoir qu’il est inadmissible qu’elles soient modifiées sous la pression des urgences. M. Berry est remonté jusqu’à 1954 pour souligner la gravité d’une procédure qui, à l’époque, avait permis de reporter l’exécution du projet du Litani pour lequel un crédit de 25 millions de livres avait été voté. Les déplacés La coordination Amal-Hezbollah s’est également manifestée à l’occasion de la discussion du projet de loi autorisant le gouvernement à émettre un emprunt de 996,250 milliards de livres, au bénéfice du programme de retour des déplacés. Mohammed Fneich, du Hezbollah, et Ayoub Houmayed, du mouvement Amal, ont protesté contre ce projet qui prévoit en particulier 50 milliards de LL pour le Conseil du Liban-Sud, somme jugée largement insuffisante, notamment après le retrait israélien. Sur proposition du député d’Amal, le Parlement a approuvé 500 milliards, au lieu de 50, pour le Conseil du Liban-Sud. Toutefois, le Parlement a refusé de détailler les modalités de dépense des sommes, par région, comme le réclamait M. Rafic Hariri, estimant qu’une loi doit demeurer générale. Les propos de l’ancien chef du gouvernement ont été jugés comme étant purement électoralistes. Le Parlement a également approuvé les projets de loi relatifs au statut interne du Conseil constitutionnel, aux brevets d’invention, à un crédit de la Banque mondiale aux infrastructures municipales, à l’octroi de trois échelons aux enseignants du primaire et du complémentaire publics et à l’amendement des dispositions de diminution des heures d’enseignement en fonction de l’ancienneté. Le Parlement a également approuvé un projet de loi portant sur un accord Liban-Banque mondiale prévoyant un soutien à l’enseignement public et la création de deux villages, Bayada à Tyr et Fadaous à Batroun.
Pour la séance d’adieux de la présente législature, un débat animé pourrait se tenir aujourd’hui sur deux dossiers d’actualité brûlants : la réorganisation des ministères et conseils, et celle du ministère de l’Information. L’examen des deux sujets a été reporté à aujourd’hui, la séance d’hier ayant été dominée par l’affaire Amine Gemayel et celle du...