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Festival de Beiteddine - Concert unique de Hassan Hakmoun, samedi dernier Danse et transe : l'esprit Gnawa a encore frappé (photos)
Par ZALZAL Zéna, le 24 juillet 2000 à 00h00
Soirée conviviale, samedi dernier à Beiteddine, avec le musicien marocain Hassan Hakmoun et sa troupe. La petite cour intérieure du palais des émirs a résonné deux heures durant des échos de la «world music» de cet artiste médium, qui mixe les percussions africaines aux résonances incantatoires, avec les sonorités de la guitare électrique, de la batterie et du synthétiseur. 20h 45 : Les musiciens débarquent dans la cour dans un grondement de tambours, de castagnettes et de hululements…. En tenue «ethnique», «abaya» africaine ou tunique et pantalon blancs à la marocaine, ils gagnent la scène et s’installent. Percussionniste, guitaristes, batteur, organiste… Ils sont sept, dont deux joueurs de castagnettes (en cuivre) et danseurs, aux faux airs de «Dupont et Dupont», qui ont chauffé et animé le spectacle par leurs jongleries, leurs sauts acrobatiques et leurs mimiques amusantes… Coiffure rasta (à la Bob Marley), tunique africaine sur pantalon resserré par le bas par des bracelets d’esclaves, Hassan Hakmoun cultive, pour sa part, son look «gnawais». Ce marocain de Marrakech est, de par sa mère, «Gnawa», c’est à dire descendant des esclaves soudanais amenés au Maroc il y a plus de 500 ans. Ce peuple tribal a conservé, au fil des siècles, ses croyances et ses traditions. Parmi lesquelles figurent les rituels médiumniques d’invocation des esprits et de désenvoûtement, dont la cérémonie de «derdeba» reste la plus fidèle illustration. Formé dès son jeune âge à ces pratiques purificatoires ainsi qu’à la musique du «sintir», une sorte de luth à trois cordes, aux sonorités hypnotiques, Hassan Hakmoun puise dans ses racines soudanaises les résonances répétitives et incantatoires de la «derdeba» qu’il mêle aux chants berbères. Et qu’il mélange avec divers styles allant du rock au pop en passant par le rap et le reggae… Cette fusion «africo-moderne» (célébrée par Peter Gabriel, le mentor de Hassan Hakmoun) donne une musique à la fois trépidante et hypnotique. Les jeunes ont rapidement délaissé leurs sièges pour se trémousser de part et d’autre de la scène, tandis que leurs aînés tapaient des mains en frétillant sur place. Puis, menés par un des sympathiques joueurs de castagnettes, ils ont fait une ronde endiablée autour du bassin central, cerné de bougies, à la manière des danses tribales africaines. Le show n’était plus sur scène, mais dans la cour gagnée par la transe. Du rythme, de la danse, l’esprit «gnawa» a frappé ce soir-là à Beiteddine !
Soirée conviviale, samedi dernier à Beiteddine, avec le musicien marocain Hassan Hakmoun et sa troupe. La petite cour intérieure du palais des émirs a résonné deux heures durant des échos de la «world music» de cet artiste médium, qui mixe les percussions africaines aux résonances incantatoires, avec les sonorités de la guitare électrique, de la batterie et du...
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