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Actualités - ANALYSE

Un article du NY Times Pour devenir le Hong Kong de la Syrie, le Liban devra être libéré

Un article du « NY Times » « Pour devenir le Hong Kong de la Syrie, le Liban devra être libre » À la suite d’un récente visite à Beyrouth, Thomas Friedman, célèbre journaliste du New York Times, a consacré un article au Liban dont voici quelques extraits : «Visitant Beyrouth pour la première fois depuis 16 ans, je fus prié de livrer mes impressions. Deux choses s’imposent à la vue, l’une nouvelle et stimulante, l’autre nouvelle et troublante. «Ce qui est nouveau c’est l’infrastructure, le degré auquel le Liban a été reconstruit depuis que la guerre civile s’acheva en 1989 : nouvel aéroport, nouvelles autoroutes, nouveaux ponts, nouveaux bureaux. «Ce qui est troublant se situe du côté de la superstructure. Quelque chose s’est perdu. Le dynamique, le libéral esprit d’entreprise des Libanais, qui avait soutenu le pays durant les années de guerre et qui ramenait les gens chez eux aussitôt que celle-ci était finie, est en train de se dégrader. «La plus grande ressource naturelle du Liban, en matière d’exportation, a toujours été son peuple. Mais les Libanais qui avaient tendance à s’en aller dans le passé étaient des ouvriers qualifiés, des marchands qui partaient pour le Golfe ou l’Afrique pour y faire de l’argent et qui revenaient. Aujourd’hui, les plus brillants s’en vont pour de bon vers l’Occident ou l’Australie poussés par le sentiment – ainsi défini par le fils d’un ami, âgé de 14 ans – que “le Liban est un bon endroit pour grandir, mais pas pour y rester”. «Comment les investisseurs viendraient-ils quand les Libanais ne restent pas ? Ce qui est en train de dégrader la superstructure libanaise, c’est la combinaison d’une pesante occupation syrienne, de continuelles divisions interlibanaises rendant impossible toute gestion fondée sur le mérite, et d’un leadership gouvernemental dépourvu de toute stratégie visant à introduire le Liban dans le XXIe siècle(...). «Il y a six ans, l’occupation syrienne était dans la rue : barrages de contrôle, soldats, tanks. Tout cela a largement disparu. Mais la raison en est que l’occupation syrienne s’est transportée de la rue jusqu’aux têtes des Libanais. Tandis que le monde détournait son regard, le Liban est de plus en plus devenu une province syrienne (…). «Mais il serait injuste d’en rejeter le blâme sur les seuls Syriens. Malgré leur excellence individuelle, les Libanais ne se sont toujours pas fondus en une société capable de produire un État moderne et cohérent. Ils sont toujours en proie aux dissensions religieuses et claniques (…). «L’une des principales victimes de la dégradation de la superstructure libanaise pourrait s’avérer être le nouveau président de Syrie, Bachar el-Assad. La Syrie a désespérément besoin d’un pont vers la globalisation. Elle n’a ni un système bancaire moderne ni un secteur de services. Le Liban est son pont naturel, mais ce pont est en train de s’éroder. «On pense communément que Bachar souhaite suivre le modèle chinois : maintenir un étroit contrôle politique tout en libéralisant lentement l’économie. Mais il n’existe pas de modèle chinois, il y a seulement un marché. Les gouvernants ont dit au peuple : “Nous vous laissons devenir prospères, vous nous laissez rester au pouvoir”. Un tel troc s’effondre si les revenus n’augmentent pas. «Avec la moitié des Syriens sur le bordereau de paie de l’État et 700 000 chômeurs, le seul moyen pour la Syrie d’être une Chine est que le Liban soit Hong Kong. La Syrie est tenue d’aider à ce que cela arrive. Hafez el-Assad pensait qu’il lui fallait occuper le Liban libéral pour préserver la stabilité de la Syrie. Bachar devra évacuer le Liban, s’il veut sauvegarder la stabilité de la Syrie».
Un article du « NY Times » « Pour devenir le Hong Kong de la Syrie, le Liban devra être libre » À la suite d’un récente visite à Beyrouth, Thomas Friedman, célèbre journaliste du New York Times, a consacré un article au Liban dont voici quelques extraits : «Visitant Beyrouth pour la première fois depuis 16 ans, je fus prié de livrer mes impressions. Deux choses...