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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-ONU - Nous vérifions les violations israéliennes, affirme le secrétaire général Annan annonce un renforcement de la Finul dès juillet (photos)

Le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan a annoncé hier au Liban-Sud qu’il comptait sur un renfort d’un millier de Casques bleus dès juillet, dont des soldats envoyés par la Suède et, pour la première fois, par l’Ukraine. M. Annan, qui était arrivé en matinée à Beyrouth, a par ailleurs souligné, à l’issue de son entretien avec le chef de l’État Émile Lahoud et le Premier ministre Sélim Hoss, que la Finul vérifiait actuellement les «éventuelles violations» de la ligne de retrait. «La première phase du renforcement est déjà en cours et je compte que 1 000 soldats supplémentaires fournis par les contributeurs actuels (à la Force intérimaire des Nations unies au Liban) ainsi que par l’Ukraine et la Suède se joindront à vous le mois prochain», a déclaré M. Annan, lors d’une visite au quartier général de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), à Naqoura. Arrivé le matin du Caire, M. Annan, qui s’adressait à des Casques bleus en présence de la presse, devait rencontrer le commandant en chef de la Finul, le général ghanéen Seth Kofi Obeng. Les neuf pays de la Finul, actuellement forte de 4 500 soldats, sont les suivants : Fidji, Finlande, France, Ghana, Inde, Irlande, Italie, Népal et Pologne. La France, qui déploie 249 soldats chargés de la maintenance d’une partie des blindés et de la sécurité du QG, ne prévoit pas de renforcer à ce stade son contingent. La Suède avait à la création de la Finul en 1978 fourni des Casques bleus mais s’en était retirée en 1993. Ce sera en revanche la première participation de soldats ukrainiens à une mission de l’Onu au Liban. Auparavant, M. Annan avait déclaré à Baabda que la Finul était en train, à la demande du Liban, de vérifier les éventuelles violations de la ligne de retrait par les Israéliens au Liban-Sud. «Le Liban a fait état de violations que la Finul est en train de vérifier maintenant», a déclaré M. Annan à la presse à l’issue d’un premier et très bref entretien avec MM. Lahoud et Hoss. Si l’Onu conclut qu’il y a des violations, «nous demanderons évidemment à Israël de retirer les forces ou les individus qui ont franchi la ligne», a-t-il affirmé. Des « malentendus » Le Conseil de sécurité de l’Onu, après deux jours de difficiles discussions liées aux objections du Liban, a finalement conclu dimanche soir, sur la recommandation du secrétaire général, que le retrait israélien était effectif. M. Annan a qualifié de «malentendus» les «réserves» faites tant par le Liban que par Israël au sujet de la ligne de retrait des troupes israéliennes du Liban-Sud. «Je suis au courant des réserves faites par les deux parties (Israël et le Liban) mais je crois qu’elles sont fondées sur des malentendus», a-t-il estimé. Le Liban a refusé le concept même de «ligne de retrait», qualifiée de «ligne fictive» ou «imaginaire», et réclamé le respect de la frontière internationale de 1923. Le gouvernement libanais a fait état de 13 violations, dont 10 de la «ligne bleue» (couleur de l’Onu), les trois autres de la frontière. Selon le secrétaire général de l’Onu, les malentendus sont de deux ordres: d’abord sur la fixation de la ligne de retrait proprement dite, ensuite sur les violations ultérieures de cette ligne. «La ligne de retrait n’est pas censée être la frontière internationale», qui est du ressort des États, et «elle ne préjuge pas de futures négociations ou de futurs arrangements» entre le Liban et Israël, a insisté M. Annan. Ensuite, il y a un second malentendu, qui a trait aux violations de la ligne après sa fixation définitive le 16 juin, a-t-il dit. «Le problème des violations ultérieures est une autre question, sur laquelle le Conseil de sécurité a exprimé ses sérieuses préoccupations et a appelé les deux parties à respecter la ligne» de retrait, a-t-il souligné. Par la suite, à l’issue d’un entretien avec le président de la Chambre Nabih Berry à Aïn el-Tiné, M. Annan s’est refusé à commenter le communiqué publié par la présidence de la République au sujet des entretiens de Baabda (voir par ailleurs), indiquant qu’il n’avait pas eu connaissance du texte. Il a réaffirmé qu’au cas où des violations étaient constatées sur la ligne de retrait, «la communauté internationale et les Nations unies veilleront à les faire cesser». M. Annan devait en soirée retrouver les trois dirigeants libanais lors d’un dîner offert en son honneur par M. Lahoud à Baabda. Aujourd’hui mardi, le secrétaire général doit rencontrer à Beyrouth à 9h le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avant de tenir une conférence de presse à l’AIB clôturant sa visite. M. Annan avait estimé le 1er juin que le Hezbollah, qui est aujourd’hui la principale force dans l’ancienne zone occupée par Israël, avait «un rôle à jouer pour maintenir le calme et la paix au Liban-Sud». La question des prisonniers M. Annan, qui effectue depuis samedi une tournée au Proche-Orient, avait été accueilli à l’AIB par le ministre de la Réforme administrative Hassan Chalak. Le président du comité de suivi pour l’appui aux Libanais détenus dans les prisons israéliennes, Mohammed Safa, s’était posté avec une quinzaine de manifestants à quelques mètres du salon d’honneur, où M. Annan était reçu. Les manifestants arboraient des portraits de trois des quelque 20 Libanais détenus en Israël: Moustapha Dirani, dirigeant intégriste chiite enlevé en 1994 par un commando israélien, Samir Qantar, le plus ancien prisonnier détenu depuis 21 ans et condamné à plus de 500 ans de prison, et Anouar Yassine, militant communiste capturé blessé lors d’une attaque contre les forces d’occupation israéliennes au Liban-Sud en 1987. «La résolution 425 = leur libération», «Liberté pour tous les otages libanais», et «Libérez tous nos détenus», pouvait-on lire sur les pancartes et les banderoles. M. Safa a présenté à M. Annan la fille de Moustapha Dirani, Sarah, 10 ans, et la nièce de Samir Qantar, Farah, 8 ans, qui lui ont remis, avec un bouquet de fleurs, des lettres réclamant la libération immédiate de leurs parents et des autres détenus. Après avoir dit : «Laissez venir à moi les enfants», M. Annan leur a parlé brièvement, leur demandant en arabe leur âge. Des manifestants portaient également une banderole réclamant que les dirigeants israéliens soient jugés pour «crimes de guerre» pour les sévices pratiqués dans la prison de Khiam, dans la zone occupée par Israël au Liban-Sud pendant 22 ans. Des officiers libanais et de la Finul ont suspendu hier après-midi le travail de vérification du retrait israélien en raison de la visite du secrétaire général de l’Onu au siège de la force internationale à Naqoura, a-t-on appris de source libanaise. Les travaux, qui visent à enquêter sur les empiétements israéliens sur la frontière, reprendront aujourd’hui, a-t-on ajouté. Le processus de vérification a été entamé dimanche malgré la confirmation deux jours plus tôt par Kofi Annan de l’achèvement total du retrait israélien, Beyrouth affirmant qu’Israël continue d’empiéter en treize endroits sur le territoire libanais. L’équipe libanaise, conduite par le lieutenant-colonel Amine Hoteit, et les officiers de la Finul sont montés hier à bord d’un hélicoptère au siège de la force à Naqoura. Les deux équipes avaient procédé dimanche au travail de vérification sur la portion de la frontière allant d’Abbassiyé (est) à Yarine (centre). Lundi, ce travail s’est poursuivi de Yarine jusqu’à Naqoura, sur le littoral. Selon la source libanaise, les deux délégations avaient constaté quatre nouvelles violations israéliennes commises ces dernières 48 heures et relevé que seuls deux empiétements avaient été éliminés sur la portion de frontière examinée.
Le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan a annoncé hier au Liban-Sud qu’il comptait sur un renfort d’un millier de Casques bleus dès juillet, dont des soldats envoyés par la Suède et, pour la première fois, par l’Ukraine. M. Annan, qui était arrivé en matinée à Beyrouth, a par ailleurs souligné, à l’issue de son entretien avec le chef de l’État Émile...