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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Culture - La polémique sur le Cantique des Cantiques à Baalbeck Le PSP et Mouannès se déchaînent contre les censeurs

L’initiative de quatre députés de la Békaa de réclamer la démission du comité du Festival de Baalbeck pour avoir programmé, en ouverture du festival, une représentation du Cantique des Cantiques où il est question d’un hommage à Israël et à ses «guerriers» au temps du roi Salomon, a suscité hier les foudres du Parti socialiste progressiste comme de certains milieux chrétiens qui, à l’instar du recteur de l’Université de Kaslik, le père Youssef Mouannès, ont souligné que nul n’avait le droit de s’en prendre à un texte chrétien sacré. Les quatre députés, Ghazi Zeaïter, Marwan Farès, Assem Kanso et Ibrahim Bayane, avaient tenu samedi une conférence de presse au cours de laquelle ils s’étaient déclarés offusqués par le passage incriminé d’Anachid, une œuvre musicale tirée du Cantique des Cantiques et signée Zad Moultaka sur un texte d’Ounsi el-Hajj, et ont réclamé notamment le départ des membres du comité du festival. «Il existe au sein de la classe politique et administrative et de certains partis des gens qui se sont autoproclamés tuteurs de la culture et de la créativité artistique», leur a rétorqué le PSP hier dans un communiqué. «Ils s’abritent derrière des services de sécurité pour réprimer tel ou tel artiste et pour interdire tel ou tel poème, et croient posséder une règle magique à l’aide de laquelle ils soulignent ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas». «Ce jeu, qui consiste à interdire, à dénaturer, à modeler et à mettre en conserve, est inacceptable. Il est d’ailleurs voué à l’échec, comme le sont les régimes totalitaires et les régimes de parti unique, à l’instar de ce qui s’est passé en Union soviétique, en Roumanie et ailleurs», ajoute le communiqué. «Si cette pratique, de plus en plus fréquente, devait se poursuivre au Liban, cela finirait par servir de couverture à la consécration d’une dictature politique et culturelle et d’un type de fascisme qui, en ayant recours au terrorisme intellectuel, accroît les facteurs de troubles et d’arriération, annihile la vitalité créatrice et fait des responsables des services de sécurité et des politicards, des critiques artistiques et des arbitres», poursuit le texte. «Ceux qui ont réclamé la démission du comité du Festival de Baalbeck ont dénaturé le sens historique du Cantique des Cantiques», estime encore le PSP, qui souhaite que «l’art ne soit pas mêlé au bazar des intérêts politiciens», rejette «toutes les tentatives visant à remplacer les universités et les centres de recherches par les services de sécurité» et exige «la levée de toute forme de tutelle politique sur la pensée, la culture et la création artistique». Supprimer le nom de Jésus ? Pour sa part, le recteur de l’Usek a noté, dans un communiqué, que «nul, quel qu’il soit, n’a le droit, et ne l’aura jamais, de supprimer, de dénaturer ou même de s’opposer à un texte chrétien sacré, en l’occurrence le troisième poème du Cantique des Cantiques». Dénonçant les tentatives visant à imposer une «pensée dogmatique» au Liban, le père Mouannès poursuit : «Nous considérons que tout appel à “effacer” certains versets de notre Bible parce qu’ils ne sont pas du goût de tel ou tel parti politique (il s’agit des passages relatifs à l’Israël biblique) constitue une atteinte grave à une ligne rouge libanaise». «Celui qui se permet aujourd’hui de supprimer un texte de la Bible, demain supprimera les noms de Jésus, de Paul, des Évangiles et des Épîtres», ajoute-t-il.
L’initiative de quatre députés de la Békaa de réclamer la démission du comité du Festival de Baalbeck pour avoir programmé, en ouverture du festival, une représentation du Cantique des Cantiques où il est question d’un hommage à Israël et à ses «guerriers» au temps du roi Salomon, a suscité hier les foudres du Parti socialiste progressiste comme de certains milieux...