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Actualités - CHRONOLOGIE

Six mois après Helsinki, l'UE va formaliser ses relations avec l'Otan

Six mois après le sommet d’Helsinki qui a mis sur les rails l’Europe de la défense, l’UE va formaliser ses relations avec l’Otan réclamées avec insistance par ses partenaires, au sommet des chefs d’État et de gouvernement de Feira. En décembre, les Quinze ont décidé de se doter d’ici 2003 d’une force militaire de réaction rapide, composée de 50 000 à 60 000 hommes. Ils ont aussi créé en mars des organes politico-militaires (comité politique et de sécurité, comité militaire et un embryon d’état-major), pour l’instant intérimaires. Craignant un relâchement des liens transatlantiques, Washington réclamait depuis plusieurs mois l’instauration rapide de liens formels entre l’UE et l’Otan. Les relations entre les deux organisations se limitent jusqu’à maintenant à des contacts informels entre le secrétaire général de l’Otan George Robertson et le haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune de l’UE (PESC), Javier Solana. L’UE va annoncer à Feira la création de quatre groupes de travail conjoints avec l’Otan qui travailleront dès juillet sur les capacités militaires, les questions de sécurité (sécurisation des bâtiments, échanges de documents confidentiels), les modalités de transfert des moyens de l’Otan à l’UE et les relations permanentes entre les deux organisations. Pour l’élaboration de la force de réaction rapide, le comité militaire de l’UE aura des réunions avec l’adjoint du commandant suprême des forces de l’Otan en Europe, le général Rupert Smith, et des experts de l’Otan. L’UE annoncera aussi à Feira la création d’une structure de consultation rassemblant les Quinze, les six pays tiers de l’Otan (Turquie, Norvège, Islande, Hongrie, Pologne et République tchèque) et neuf pays candidats à l’Union. Au sein de cette structure, les six de l’Otan auront des échanges privilégiés avec leurs partenaires de l’Union avec au moins deux réunions chaque semestre. Mais ils n’auront pas accès aux organes de contrôle de la politique européenne de défense, les Quinze tenant à conserver leur autonomie de décision. Cette structure de consultation est loin de satisfaire les six pays tiers, qui voulaient être traités à égalité et bénéficier des mêmes droits que les pays membres de l’UE. «Ce n’est pas suffisant. La Turquie veut des réunions régulières et permanentes. La sécurité européenne est indivisible et les six pays tiers doivent avoir les mêmes droits que les pays de l’UE», déclare un diplomate turc sous couvert de l’anonymat. La Turquie voudrait que les arrangements prévus par les Quinze ne soient pas considérés comme définitifs, selon ce diplomate. Les autres pays tiers européens semblent en revanche se résigner et les Américains ont adopté récemment un ton plus modéré, même si l’élaboration d’une politique européenne de défense les préoccupe toujours. A Feira, les Quinze vont également annoncer leur volonté de se doter d’ici 2003 d’une force commune de 5 000 officiers de police capable d’intervenir dans des opérations de type Kosovo. Ils veulent notamment être capables de déployer très rapidement, dans un délai de trente jours, jusqu’à 1 000 policiers. Au Kosovo, l’administrateur de l’Onu Bernard Kouchner ne cesse d’exhorter depuis des mois les nations à envoyer dans la province plus de policiers, qui font cruellement défaut. Quant à une éventuelle modification du traité de l’UE due à l’établissement de l’Europe de la défense, les Quinze vont poursuivre leurs discussions pendant le deuxième semestre 2000, le service juridique du Conseil des ministres de l’UE ayant estimé qu’une modification n’était pas indispensable.
Six mois après le sommet d’Helsinki qui a mis sur les rails l’Europe de la défense, l’UE va formaliser ses relations avec l’Otan réclamées avec insistance par ses partenaires, au sommet des chefs d’État et de gouvernement de Feira. En décembre, les Quinze ont décidé de se doter d’ici 2003 d’une force militaire de réaction rapide, composée de 50 000 à 60 000...