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Actualités - ANALYSE

La visite de Nasrallah à Baabda marque un tournant Le Hezbollah se repositionne sur la scène locale

La visite de sayyed Hassan Nasrallah à Baabda, où c’est la toute première fois qu’un secrétaire général du Hezbollah se pointe, est lourde de signification. Il est évident en effet que bien au-delà d’un échange de congratulations à la suite de la libération du Sud, le mouvement intégriste veut confirmer par là sa parfaite intégration à la vie politique du pays. Il se repositionne localement et, en confirmant son entente avec les autorités en place, s’apprête à s’adapter à un rôle public plus traditionnel, moins axé sur la résistance qui est par nature une action plus militaire qu’autre chose. Certes dès l’émergence de la présente république, le Hezbollah avait amorcé sa mutation en participant, avec succès, aux élections législatives. Mais cette représentation, répondant à des impératifs d’influence, notamment dans la Békaa, était essentiellement destinée à renforcer le potentiel de lutte du Hezb face à l’ennemi israélien. Après sa victoire, et même si le retrait n’est pas encore complet à son sens, les priorités commencent à se modifier pour la formation chiite. Surtout que l’on se trouve, par suite des hasards du calendrier, aux portes d’élections générales. C’est d’ailleurs ce qui inquiète le plus les multiples pôles que la retentissante visite de sayyed Nasrallah à Baabda et la chaleur de l’accueil qui lui a été réservé ont agacé. Surtout que le secrétaire général du Hezb avait, il y a quelques jours, rendu au Dr Bachar el-Assad une visite tout aussi spectaculaire, en faisant parader des combattants devant le nouvel homme fort de la Syrie. Pour le moment, cependant, les loyalistes d’ici notent avec satisfaction qu’«à travers la démarche auprès du président Émile Lahoud, le Hezbollah reconnaît avec éclat les institutions de la république et l’ordre établi». On sait en effet que malgré les dénégations répétées de ce parti, on lui prêtait généralement l’envie, sinon le projet, de lutter pour instaurer dans ce pays une république islamique, à l’image de l’exemple iranien. «La connexion avec les autorités légales, reprennent les loyalistes, se fait également au nom de la Résistance, ce qui est très important sur le plan national. En termes concrets, le Hezbollah écarte les appréhensions qu’on pouvait avoir sur ses ambitions. Il démontre en effet sa loyauté à l’ordre établi et prouve qu’il ne cherche pas à se substituer à l’État, ni dans les régions libérées ni ailleurs, car il se soumet à son autorité et reconnaît sa souveraineté sur l’ensemble du territoire national». Selon ces sources, «les visites de sayyed Nasrallah, lundi à Baabda, hier à M. Berry, et celle prévue pour aujourd’hui à M. Hoss, visent à mieux certifier que la Résistance s’inscrit dans le droit-fil de la légalité, qu’elle en respecte les institutions et n’est pas du tout assimilable à un mouvement subversif, comme la propagande sioniste a voulu le faire croire au-dehors. Du reste, sur ce plan, le Hezbollah a reçu un vibrant certificat de légitimité à travers la visite que le secrétaire général de l’Onu, M. Kofi Annan, a rendue à sayyed Nasrallah, pour le remercier de sa coopération avec la Finul après la libération. Le fait est que, sans la bonne volonté du Hezbollah, reconnaissent ces loyalistes, le Sud pourrait très rapidement être déstabilisé, voire provoquer une explosion régionale généralisée. Même les Américains le savent et c’est probablement avec leur accord que M. Annan s’est entretenu avec sayyed Nasrallah». Mais on ne peut oublier que ce dernier a précisé que la Résistance en tant que telle demeurera à l’ordre du jour, si on a besoin d’elle, et qu’elle reste à la disposition de la légalité. Sous-entendu : au service éventuel de la cause jumelée libano-syrienne, tant qu’il n’y a pas eu la paix. De son côté, le président de la République a indiqué que cette paix globale ne peut se réaliser que par la restitution du Golan à la Syrie. En tout cas, les positions sont pour le moment harmonisées, l’accord sous-jacent paraissant être que l’action militaire doit céder le pas à l’action diplomatique. Ou venir éventuellement à sa rescousse, en cas d’impasse.
La visite de sayyed Hassan Nasrallah à Baabda, où c’est la toute première fois qu’un secrétaire général du Hezbollah se pointe, est lourde de signification. Il est évident en effet que bien au-delà d’un échange de congratulations à la suite de la libération du Sud, le mouvement intégriste veut confirmer par là sa parfaite intégration à la vie politique du pays. Il...