Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Emigration - Les projets pour attirer les capitaux sont légion La diaspora, un élément décisif dans le processus de reconstruction

La souscription d’émigrés libanais à des bons du Trésor sans intérêts annoncée dans une conférence de presse par le ministre des Finances Georges Corm est l’une des premières conséquences du congrès des hommes d’affaires tenu à Beyrouth le 5 de ce mois. Cette initiative s’inscrit dans le cadre des mesures prises en vue de promouvoir le développement économique dans le pays. Selon une personnalité politique, si chaque émigré souscrivait à des bons du Trésor, quel qu’en soit le montant, le Liban pourrait enfin juguler sa dette publique et s’engager dans la voie du progrès et de la prospérité. Jusque-là, le rôle des Libanais de la diaspora se limitait à venir en aide à leurs proches toutes les fois qu’une crise sociale ou que des troubles sécuritaires ébranlaient le pays. De fait, ils ont rarement investi dans leur patrie d’origine. D’abord parce que les garanties dans ce domaine restaient insuffisantes. Ensuite, parce que l’absence d’une législation moderne et efficace a toujours rebuté les éventuels investisseurs. Il faut ajouter à cela les conséquences néfastes de l’occupation israélienne d’une partie du Sud et de la Békaa sur la stabilité économique du pays. Aujourd’hui, selon la même personnalité, les circonstances ont changé : l’armée israélienne s’est retirée du Liban et la sécurité ne pose pratiquement plus de problèmes. Une telle situation devrait stimuler à nouveau les investissements des émigrés. Leurs avoirs, évalués à plus de 35 milliards de dollars, devraient pouvoir enfin être exploités à travers notamment les ambassades libanaises, les associations de la diaspora et la société Idal. Dans ce cadre, il incombe à la commission de l’émigration créée par le gouvernement d’élaborer un plan susceptible de définir la manière de traiter avec tout ce qui concerne la diaspora. Le Liban jouit dans cette perspective de plus d’un atout : l’Union libanaise culturelle dans le monde qu’il est question de réorganiser à l’occasion de son prochain congrès qu’elle tiendra à Beyrouth au début de l’année prochaine ; la réactivation du secteur touristique incitant les émigrés à visiter régulièrement leur pays d’origine ; l’octroi de la nationalité à ces Libanais qui se sentiraient ainsi beaucoup plus impliqués dans la reconstruction de leur patrie… Or, on constate à ce sujet que le projet de loi sur les naturalisations est toujours au stade de projet et n’a même pas encore été approuvé par le Conseil des ministres avant d’être soumis à l’Assemblée nationale. L’importance de la diaspora Un Liban sans ses émigrés n’est pas un Liban à part entière. Pour retrouver la voie de la prospérité, il lui faut en effet redevenir un centre attractif pour les membres de la diaspora. Le facteur confiance est aussi essentiel dans la mesure où les capitaux qui ont pris la fuite reviendront pour contribuer au chantier de reconstruction et de développement. Tous les gouvernements qui se sont succédé à ce jour ont tenté une ouverture en direction de la diaspora sans jamais parvenir à attirer ses capitaux. Le gouvernement actuel réussira-t-il donc là où les autres ont échoué ? En fait, les idées ne manquent pas : on envisage par exemple de créer des zones franches destinées aux seuls émigrés qui bénéficieraient de surcroît d’impôts excessivement réduits par rapport aux autres pays du monde ; on pense aussi à la construction d’un hôpital à caractère régional, spécialisé dans la chirurgie à cœur ouvert, dans le traitement du cancer et autres maladies graves. Sur le plan commercial, la diaspora pourrait encourager la production libanaise en contribuant à l’écouler sur les marchés mondiaux. Pour ce faire, il est question d’organiser des foires libanaises à l’étranger et de stimuler les échanges commerciaux entre le Liban et les pays à forte densité d’émigrants. En somme, les projets dans ce cadre sont innombrables. Reste à espérer que le congrès des hommes d’affaires tenu ce mois-ci à Beyrouth ne finira pas comme tous les autres, par une série de recommandations sans effets sur le terrain.
La souscription d’émigrés libanais à des bons du Trésor sans intérêts annoncée dans une conférence de presse par le ministre des Finances Georges Corm est l’une des premières conséquences du congrès des hommes d’affaires tenu à Beyrouth le 5 de ce mois. Cette initiative s’inscrit dans le cadre des mesures prises en vue de promouvoir le développement économique...