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Actualités - CHRONOLOGIE

Etats-Unis - Les têtes tombent chez Procter et Gamble, Coca-Cola et Mattel Valse des PDG sous la pression des marchés et des actionnaires

Les têtes tombent chez Procter et Gamble, Coca-Cola ou Mattel, le fabricant des poupées Barbie : nombre de grands PDG aux États-Unis ont été déposés ces derniers mois, victimes de l’impatience de leurs actionnaires, déçus des résultats financiers ou sanctionnés par un marché boursier impitoyable. Jeudi, la démission d’une figure de l’industrie, Durk Jager, PDG du géant des produits de grande consommation Procter and Gamble, a ajouté un nom à la liste des PDG récemment poussés dehors pour manque de résultats. Après avoir présidé aux destinées de Procter and Gamble pendant 30 ans, Durk Jager a dû laisser la place alors que le fabricant de lessives et de produits d’hygiène a annoncé que son bénéfice n’augmenterait pas pour le dernier trimestre de son exercice. Les analystes prévoyaient une hausse d’au moins 15 %. Déjà les trois mois précédents, le bénéfice avait baissé de 1 %. L’action qui atteignait des sommets de 118 dollars en janvier à Wall Street a clôturé à 56 3/4 dollars jeudi. Le groupe de grande consommation avait entamé un plan drastique de restructuration avec 15 000 suppressions d’emplois à la clé d’ici à 2005. Mais des résultats immédiats n’étaient pas au rendez-vous : «Nous avons changé trop et trop vite», a expliqué son successeur, Alan Lafley, critiquant sans prendre de gants son prédécesseur. La démission de Durk Jager suit d’autres aussi spectaculaires comme celle de Douglas Ivester, qui a été évincé après deux ans chez Coca-Cola pour une série de déboires, notamment en Europe, et une baisse des bénéfices. Coca-Cola a accumulé les revers dernièrement avec le ralentissement des marchés à l’exportation à la suite de la crise asiatique, le rappel de millions de canettes souillées en Europe l’été dernier, un malaise avec l’encadrement noir et 6 000 suppressions d’emplois. Il y a eu aussi l’éviction de Jill Barad, la pétulante PDG du fabricant des poupées Barbie, Mattel, partie dans l’humiliation de voir l’action Mattel tombée à 10 dollars contre 48 dollars deux ans plus tôt. «Les PDG doivent concrétiser des résultats à court terme plutôt que de prendre le temps de développer des stratégies, commente Daniel Peris, un analyste chez Argus Research. Le marché est impatient. Il ne donne plus le temps aux dirigeants». Selon lui, cela correspond à «une évolution du capitalisme américain», où le grand public investit en Bourse par le biais le plus souvent de plans de retraite et où les investisseurs institutionnels font pression sur les conseils d’administration pour des résultats immédiats. Chez Xerox, Rick Thoman a été poussé vers la sortie au bout d’un an, le mois dernier. Le groupe en pleine restructuration, comme Procter and Gamble, a essuyé une perte sur les trois derniers mois. Le dernier en lice a été Floyd Hall, le patron de la chaîne de magasins de discount Kmart, qui, après avoir sauvé le distributeur de la faillite il y a cinq ans, est remercié parce que les résultats ont récemment reculé. Selon le cabinet de placement et d’études sociales Challenger, Gray and Christmas, le départ du patron de Procter and Gamble marque le 36e depuis le 1er juin, montrant que ce phénomène touche également les petites et moyennes entreprises. L’échec de ces PDG est toutefois amplement compensé. La présidente de Mattel, Jill Barad, est partie avec une indemnité totale de 50 millions de dollars, comprenant une indemnité de cinq fois son salaire annuel, une rente annuelle à vie de 700 000 dollars et un portefeuille de stock-options.
Les têtes tombent chez Procter et Gamble, Coca-Cola ou Mattel, le fabricant des poupées Barbie : nombre de grands PDG aux États-Unis ont été déposés ces derniers mois, victimes de l’impatience de leurs actionnaires, déçus des résultats financiers ou sanctionnés par un marché boursier impitoyable. Jeudi, la démission d’une figure de l’industrie, Durk Jager, PDG du...