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Actualités - OPINION

Au pays du crime parfait

Autrefois connu sous le nom de «pays du Cèdre», le Liban serait-il devenu celui du crime parfait ? Nous commémorons aujourd’hui le triste anniversaire de l’assassinat des quatre juges à Saïda. Cet événement fait partie d’une longue liste de crimes, politiques ou autres, commis depuis le début de la guerre et dont les auteurs n’ont pas encore été démasqués. Parmi eux, citons à titre d’exemple, les assassinats de Kamal Joumblatt, Béchir Gémayel, Rachid Karamé, du mufti Hassan Khaled et de René Mouawad et plus récemment les attentats à la bombe contre plusieurs églises au Liban-Nord, le viol et l’assassinat de sœur Antoinette Zeydan, ou le meurtre de Claude Atallah, jeune employée dans une pharmacie au Kesrouan. À chaque fois les responsables se hâtent d’accourir sur les lieux du crime pour clamer haut et fort que les auteurs ont beau se cacher, ils ne tarderont pas à être démasqués. Dans les pays de droit (dont nous ne faisons malheureusement plus partie) et au lendemain de crimes aussi affreux, nombreuses sont les têtes qui tombent parmi les responsables officiels. Mais au pays du crime parfait, cette idée n’effleure même pas l’esprit des dirigeants. En Belgique, un assassin prend la fuite alors qu’il est acheminé sous escorte au Palais de justice : les ministres de l’Intérieur et de la Justice jettent l’éponge, ainsi que le chef des forces de sécurité. Une dizaine de crimes non résolus sur les bras, leurs homologues libanais n’ont pas encore estimé qu’il était temps pour eux d’assumer les résultats de leur échec. Les autorités libanaises disposent d’un arsenal important : les Forces de sécurité intérieure, les services de renseignements de l’armée, les agents de la Sûreté générale, ceux de la Sécurité de l’État, auxquels il faut ajouter nos amis syriens, (armée et services de renseignements) censés contribuer à la stabilité et à la sécurité interne du pays. Malheureusement, même avec tous ces effectifs, aucune enquête n’a, jusqu’à ce jour, mené aux criminels. Les attentats se multiplient mais ne se ressemblent pas et les Libanais se demandent si, dix ans après la fin de la guerre, ils pourront enfin juger que leur vie n’est plus en danger. Les familles des quatre juges de Saïda ainsi que celles des autres victimes ont le droit de demander justice ; encore faudrait-il que les auteurs de ces crimes soient arrêtés.
Autrefois connu sous le nom de «pays du Cèdre», le Liban serait-il devenu celui du crime parfait ? Nous commémorons aujourd’hui le triste anniversaire de l’assassinat des quatre juges à Saïda. Cet événement fait partie d’une longue liste de crimes, politiques ou autres, commis depuis le début de la guerre et dont les auteurs n’ont pas encore été démasqués. Parmi...