Bint-Jbeil Découverte d'une fosse commune

Les ossements d’une quinzaine de personnes, tuées lors de l’invasion israélienne de 1978, ont été découverts hier dans une fosse commune dans l’ex-zone occupée au Liban-Sud. Selon des habitants de la région, la fosse contient les restes de quelque 28 jeunes gens enterrés par les Israéliens. La découverte macabre a été faite par des ouvriers qui procédaient à des travaux d’élargissement de la route et de pose de canalisations près de la ville de Bint-Jbeil, a-t-on précisé. La police a fiché en terre une pancarte sur laquelle on peut lire «Ci-gît des martyrs de l’invasion (israélienne) de 1978». Un panneau interdit en outre son accès par ordre des autorités judiciaires de la ville «sous peine de poursuites». La fosse de 50 m2 a été partiellement comblée, laissant dépasser quelques ossements, et a été entourée d’un cordon par la police. Selon un ouvrier, la découverte a été faite près des ruines d’une maison, à moins de 200 mètres de la colline de Chalaaboun, où l’Armée du Liban-Sud maintenait une position. «Selon le médecin légiste, il s’agit sans aucun doute de jeunes gens et beaucoup d’os sont fracassés», a affirmé un policier. Une habitante de Bint-Jbeil se souvient que les corps déchiquetés étaient restés au soleil pendant trois jours avant que l’armée israélienne ne les enterre. «À l’époque, j’étais jeune, mais tout le monde disait qu’ils étaient 28», a-t-elle affirmé . «Ils étaient pour la plupart réfugiés dans une maison. Les tanks israéliens ont tiré sans arrêt pendant des heures et n’ont cessé qu’après l’avoir entièrement détruite», a-t-elle ajouté. Selon les témoignages concordants d’habitants, il s’agit de combattants de l’Organisation de l’action communiste libanaise. Mouvement d’extrême gauche, l’OACL était à l’époque très active sur le terrain aux côtés de la guérilla palestinienne qui utilisait le Liban-Sud comme base de départ de ses opérations anti-israéliennes.