Philippines - Le groupe Abu Sayyaf toujours excessif dans ses demandes de rançon Un assaut contre les ravisseurs envisagé en cas d'échec des négociations(photo)

Une opération de sauvetage des 21 otages retenus par le groupe islamiste Abu Sayyaf dans l’île de Jolo (sud) demeure une possibilité si les négociations avec les ravisseurs échouaient, a déclaré lundi le principal négociateur gouvernemental. «Cette option est toujours envisagée», a déclaré Roberto Aventajado à la radio DZMM de Manille à la question de savoir si une opération militaire était envisageable. M. Aventajado a été nommé par le gouvernement philippin pour négocier la libération des otages, dont trois Allemands, trois Finlandais, deux Français, deux Sud-Africains et une Libanaise, retenus depuis le 29 avril par le mouvement séparatiste musulman. Il a cependant ajouté que les négociations allaient se poursuivre car il demeurait une chance qu’elles puissent réussir. «Mais si nous constatons que (le groupe Abu Sayyaf) continue d’être excessif (dans ses demandes de rançon) ... alors ça sera une autre histoire», a-t-il dit. Les négociations n’ont pas progressé après la première rencontre avec les ravisseurs le mois dernier au cours de laquelle ils auraient réclamé le paiement d’une rançon d’un million de dollars pour chaque otage. Le gouvernement philippin a également demandé aux journalistes à Jolo de cesser de se rendre auprès des otages après l’incident survenu à une dizaine d’entre eux travaillant pour des médias allemands, contraints de payer 25 000 dollars pour retrouver la liberté. Le porte-parole du président philippin Joseph Estrada, Ricardo Puno, a critiqué ce paiement en soulignant qu’il équivalait à donner aux rebelles quelque «100 000 balles de (fusils-mitrailleurs) M-16». «Ça n’est pas bien. Nous allons essayer de mettre un terme à cela aujourd’hui (lundi)», a-t-il déclaré. Une quinzaine de journalistes travaillant pour des médias allemands ont quitté lundi Jolo sur les conseils des religieuses catholiques gérant leur hôtel.