Golfe Les monarchies pétrolières ont demandé à l'UE de ne plus parler des droits de l'homme

Les monarchies pétrolières du Golfe ont demandé à l’Union européenne de ne plus évoquer durant les réunions conjointes la question des droits de l’homme, a affirmé hier un responsable du Golfe. Le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG), M. Jamil al-Houjailan, a tenu ces propos à Ryad dans un compte- rendu de la réunion entre les deux groupes régionaux, à Bruxelles la semaine dernière. Le CCG, qui regroupe l’Arabie séoudite, le Koweit, Bahrein, les Émirats arabes unis, Qatar et le sultanat d’Oman, a délivré à la réunion «un message très clair exprimant son refus que cette question soit posée à toutes les rencontres avec l’UE», a déclaré M. Houjailan à la presse. Il a indiqué que le CCG était disposé à «discuter de cette question dans le cadre des Nations unies, puisqu’elle revêt une importance pour tous les pays du monde, et non seulement l’UE». Dans un rapport rendu public le 28 mars à Londres, Amnesty International avait dénoncé un régime de «terreur et d’injustice» et de «nombreuses violations des droits de l’homme» en Arabie séoudite, favorisé selon l’organisation par le silence complice de pays dépendant du pétrole. Ryad avait rejeté ces accusations et s’est déclaré prêt devant la Commission des droits de l’homme de l’Onu à accepter la visite d’un rapporteur spécial sur l’indépendance des juges et des magistrats. M. Houjailan a indiqué par ailleurs que le CCG et l’UE pourraient conclure un accord de libre-échange avant 2005, année retenue pour l’entrée en vigueur d’une union douanière dans le Golfe qui doit précéder l’accord.