Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Israël - Le huitième de l'Etat sera élu le 31 juillet Pérès se lance dans la course à la présidence avec l'appui des travaillistes

Shimon Peres, l’un des architectes du processus de paix avec les Arabes, a officiellement annoncé hier sa candidature à la présidence de l’État d’Israël, une bataille pour laquelle il fait figure de grandissime favori pour succéder à Ezer Weizman, démissionnaire. Le prix Nobel de la paix 1994 et ancien Premier ministre, 76 ans, a reçu l’appui ferme, même s’il n’est pas dénué d’arrière-pensée, du chef du gouvernement Ehud Barak, le représentant de la nouvelle génération qui l’évinça de la direction du Parti travailliste il y a trois ans après sa défaite électorale de l’année précédente. «Je suis convaincu qu’il fera un excellent président et j’ai l’intention d’œuvrer pour le faire élire», a déclaré M. Barak à la Knesset devant le groupe parlementaire de la coalition gouvernementale Israël Un, dont la principale composante est le Parti travailliste. Virtuelle depuis qu’avait éclaté il y a plusieurs mois l’affaire de corruption et de fraude fiscale qui devait finalement pousser M. Weizman à annoncer dimanche qu’il quitterait ses fonctions le 10 juillet, la campagne a réellement débuté hier, avec la désignation officielle non seulement de M. Peres, mais aussi du candidat de l’opposition de droite, Moshé Katsav un député et ancien ministre du Likoud. Le huitième chef de l’État d’Israël sera normalement élu le 31 juillet et prêtera serment le lendemain, a indiqué un porte-parole de la Knesset (Parlement), le président de celle-ci, Avraham Burg, assurant l’intérim. Le président est élu à bulletin secret par les 120 membres de la Knesset. La bataille est pour beaucoup jouée d’avance, tant M. Peres, malgré son image controversée, semble difficile à battre. «Shimon Peres n’est pas vraiment sur la ligne de départ: il a déjà vingt mètres d’avance», résumait lundi le quotidien Maariv. «Il est très improbable qu’il puisse perdre», a déclaré le politologue Avraham Diskin, «même si tous les membres de droite (de la coalition gouvernementale) faisaient défection pour soutenir Katsav». M. Peres, a-t-il expliqué, est, en effet, assuré du soutien des partis de gauche qui ne sont pas membres de la coalition, notamment les trois qui représentent la minorité arabe israélienne. Il a d’ailleurs immédiatement affirmé qu’il serait «un rassembleur» de la société israélienne, précisant qu’il entendait par là les Juifs et les Arabes israéliens. M. Peres avait pris soin de maintenir le silence le plus absolu depuis le début de l’affaire Weizman. Mais son intérêt pour la présidence était un secret de polichinelle, malgré le caractère purement honorifique de cette fonction, le pouvoir exécutif étant détenu par le Premier ministre. Car M. Peres y voit le moyen, selon les commentateurs, de revenir au premier plan, même s’il est membre du gouvernement de M. Barak, qui a créé pour lui le poste de ministre de la Coopération régionale. M. Weizman a d’ailleurs montré en sept ans qu’il était possible d’utiliser la présidence comme une tribune pour faire passer un message, même si celui-ci diffère de la ligne officielle du chef du gouvernement. Il ne s’en était d’ailleurs pas privé à l’époque où Israël était gouverné par le leader du Likoud et tombeur de M. Peres en 1996, Benjamin Netanyahu. L’une des principales questions pour M. Barak lorsqu’il avait formé son gouvernement il y a un an avait été de savoir comment neutraliser un troublion potentiel, le chantre du «nouveau Proche-Orient», un visionnaire qui jouit d’un prestige immense sur la scène internationale et n’est pas toujours d’accord avec ses vues sur le processus de paix. De la même manière, le Premier ministre n’a pas toujours montré un enthousiasme débordant, selon la presse israélienne, à l’idée de voir M. Peres devenir un jour président. Mais, souligne le professeur Diskin, «Barak a compris que Peres serait de toute manière dans les environs, au sein du gouvernement ou comme président. La question est de savoir ce qui est le plus facile pour lui».
Shimon Peres, l’un des architectes du processus de paix avec les Arabes, a officiellement annoncé hier sa candidature à la présidence de l’État d’Israël, une bataille pour laquelle il fait figure de grandissime favori pour succéder à Ezer Weizman, démissionnaire. Le prix Nobel de la paix 1994 et ancien Premier ministre, 76 ans, a reçu l’appui ferme, même s’il...