Opposition - Conférence au Parlement français de l'ancien chef de gouvernement Aoun : le Liban ne sera indépendant qu'apès l'application de la 520

Le général Michel Aoun a réitéré hier son appel au départ des troupes syriennes du Liban, estimant que le pays ne sera indépendant qu’après l’application de la résolution 520 de l’Onu, qui stipule le départ de toutes les forces étrangères du Liban. L’ancien chef du gouvernement de militaires a développé ce point de vue à deux reprises, au cours d’une conférence qu’il a donnée à l’Assemblée nationale à Paris, et dans une interview à la radio France-Info. C’est mercredi que le général Aoun a donné sa conférence au Parlement français, en présence des anciens ministres du Cabinet de militaires, les brigadiers Edgar Maalouf et Issam Abou Jamra, de plusieurs députés représentant divers partis français, ainsi que de représentants du Quai d’Orsay, du ministère français de la Défense et de missions diplomatiques, jordanienne, égyptienne et séoudienne notamment, a indiqué un communiqué du Rassemblement pour le Liban, publié à Paris. Dans son mot d’ouverture, M. François Léotard, député UDF, a appelé à l’application de la 520, avant d’inviter Paris à rejeter «la théorie de la souveraineté libanaise limitée». Prenant à son tour la parole, le général Aoun a estimé que «le danger qui menace le Liban, à l’heure actuelle, est la perspective d’un statu quo dans le cadre duquel Israël se retirerait jusqu’à ses frontières, alors que la Syrie maintiendrait sine die son occupation du Liban». Il n’a pas exclu l’éventualité d’un «accord implicite en vertu duquel Israël sous-traiterait à la Syrie la sécurité de ses frontières septentrionales, consacrant l’hégémonie de cette dernière sur le Liban en échange de l’eau du Golan», a-t-il ajouté. Dans son entretien à la radio, il a estimé que «le problème de la domination du Liban demeure entier», en raison de la présence syrienne. «Il y a actuellement des milices qui occupent le Liban-Sud, l’armée libanaise n’a pas déployé ses forces, la menace contre Israël demeure et la souveraineté de l’État n’est pas instaurée», a-t-il ajouté, indiquant qu’il ne rentrera au Liban qu’après le départ des Syriens.