Syrie - Les mesures contre Zohbi ne sont qu'un début Le vent du changement

Les mesures engagées contre l’ex-Premier ministre syrien Mahmoud al-Zohbi, chassé du parti au pouvoir et poursuivi en justice pour «corruption», marquent le début d’un processus d’assainissement des institutions de l’État, s’il faut en croire un politologue proche des cercles influents en Syrie. «Le processus est engagé et il a commencé par le chef de l’ex-gouvernement. Le vent du changement s’est levé et atteindra le prochain congrès du parti Baas, appelé à marquer un tournant historique et à ouvrir une nouvelle étape», a affirmé Imad Chouhaïbi, professeur de sciences politiques et sociales à l’Université de Damas. En ce qui concerne M. al-Zohbi, M. Chouhaïbi a indiqué que «les preuves ont déjà été réunies contre lui et ont fait apparaître qu’il est coupable», laissant entendre que l’enquête a déjà commencé depuis un certain temps. Selon lui, les mesures contre M. Zohbi, annoncées mercredi à Damas, ne seront pas isolées et ne sont que «le début d’un changement», a-t-il ajouté. Le parti Baas doit réunir du 17 au 22 juin son 9e congrès, le premier depuis 15 ans. Censé se réunir tous les cinq ans, le congrès, chargé de désigner le commandement national, instance suprême du parti, est reporté depuis 1985. Un millier de délégués devront élire les 90 membres du comité central et les 21 membres du commandement national. Selon des sources concordantes, ces élections verront l’entrée au commandement national du colonel Bachar el-Assad, fils du président syrien, du ministre actuel des Affaires étrangères, Farouk el-Chareh, chargé du dossier des négociations de paix avec Israël, et du Premier ministre actuel Moustapha Miro, qui a succédé en mars à M. Zohbi.