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Actualités - REPORTAGES

Exposition - Simaa, cinquième année Réflexions autour d'un salon (photos)

Pour sa cinquième édition, la Fiad (Foire internationale des arts décoratifs) s’est muée en Simaa (Salon International des métiers d’art et de l’architecture). Salon ou foire, ce changement de label n’affecte pas la nature de cette manifestation mais annonce une politique plus dynamique de la part des organisateurs. L’idée d’associer l’architecture aux arts décoratifs est en elle-même un signe de rigueur, aussi vrai qu’un objet conçu au hasard, sans plan architectural, est d’avance caduc. Mis à part son objectif commercial, ce salon offre deux «plus» d’intérêt public qui valent le détour : faire connaître les tendances internationales du design et les nouvelles créations, et promouvoir l’idée d’une «valeur ajoutée» à la création industrielle et artisanale locale en orientant les créateurs libanais vers des techniques et des champs d’exploration de plus en pus élaborés. À l’entrée du salon, l’accueil est français et monumental avec le spectaculaire Vaisseau-Cheval réalisé par l’entreprise de métallurgie libanaise Boueiz d’après les plans du sculpteur Christian Renonciat. Un parcours rationnel, sans débordements comme aux années précédentes – ce n’est plus une «foire» ! – guide le visiteur en douceur . On peut se promener au hasard, mais on ne s’égare pas. Les catégories sont bien définies : meubles de fonction ; cuisines, salles de bains, bureaux; librairies présentant d’intéressantes collections de livres d’art, d’architecture et de design ; meubles d’intérieur, compléments de décoration, et divers accessoires, jusqu’au parfum d’ambiance. Un constat au passage : le minimalisme qui a marqué la fin des années 90 perd du terrain au profit d’un retour de la couleur, des années 50 à 70 et des ambiances personnalisées. Les meubles d’extérieur privilégiés par une présentation séduisante, envahissent la cafétéria et débordent sur un jardin d’hiver. Un espace d’art pur est représenté par les principales galeries exposant pour la plupart des œuvres de peintres libanais, et par des sculpteurs et verriers internationaux ayant érigé en art des techniques au départ artisanales. On s’arrêtera en particulier sur les mosaïques monumentales du Français Alain le Yaouanc, les verres gravés de calligraphies hermétiques de Jean-Pierre Umbdenstock, et l’exposition rétrospective de la collection Berengo de Murano. Sous le titre : «Cent ans d’art du verre», on peut admirer à ce stand des pièces significatives des plus grands verriers européens de 1910 à nos jours. Parallèlement, on ne manquera pas de se laisser fasciner par l’exposition de Giuseppina Toscano : «Crateri in metamorfosi». Le support de prédilection de cette artiste est la pierre de lave sur laquelle elle crée des effets de couleurs et de vitrification, traitant le verre à la manière de l’émail. Le choix des peintres libanais s’est fait cette année éclectique. On trouvera d’excellentes œuvres et de moins bonnes, mais rien de médiocre comme cela a pu se faire dans le passé. On s’arrêtera particulièrement sur deux nouveautés de ce salon : des «installations» et des prototypes de meubles et d’objets créés par la toute nouvelle école de design de l’Alba. Un mot pour nos vaillants créateurs locaux : encore un – gros – effort d’imagination ! S’il est vrai qu’on ne crée pas sans références, il est inutile de recourir à des clichés : un objet mal conçu, mal pensé, inculte, est éphémère. Aussitôt vendu, aussitôt dépassé. Autre constat : Il est temps que le fantôme des années de guerre et le «no future», bien que cuisants, soient transcendés. Plutôt que l’inélégance des thèmes acnéiques et morbides et le pathos introspectif, un peu d’humour, d’autodérision, d’ouverture à d’autres cultures seraient davantage appréciés dans la noirceur ambiante. Art-déco / Simaa au Beirut Hall jusqu’au 21 mai, de 16h à 22h.
Pour sa cinquième édition, la Fiad (Foire internationale des arts décoratifs) s’est muée en Simaa (Salon International des métiers d’art et de l’architecture). Salon ou foire, ce changement de label n’affecte pas la nature de cette manifestation mais annonce une politique plus dynamique de la part des organisateurs. L’idée d’associer l’architecture aux arts...