Diplomatie - L'envoyé spécial européen s'est entretenu avec Lahoud, Hoss et Berry Moratinos : l'UE pour un retrait israélien dans le cadre d'un accord de paix (photo)

L’envoyé spécial européen Miguel Angel Moratinos a déclaré hier que l’Union européenne œuvrait en vue d’un retrait israélien du Liban-Sud dans le cadre d’un accord de paix avec le Liban et la Syrie. «Nous travaillons pour que ce retrait s’effectue dans le cadre d’un accord global avec la Syrie et les autorités libanaises», a déclaré M. Moratinos aux journalistes, au terme d’un entretien avec le Premier ministre Sélim Hoss. M. Moratinos était arrivé lundi soir à Beyrouth, venant du Caire. «La porte n’est pas fermée entre Israël et la Syrie. Cela a été confirmé par les responsables des deux pays et par les États-Unis. L’UE travaille pour que cette porte s’ouvre davantage et nous déployons tous nos efforts pour que cela permette un retrait de l’armée israélienne dans un climat de paix et de stabilité», a dit M. Moratinos. «Nous aimerions qu’il n’y ait pas d’incident ou d’attaque (...) afin que le retrait se déroule dans les meilleures conditions possibles», a-t-il poursuivi. M. Moratinos a fait en outre état d’un «débat interne au sein de l’UE» sur une participation de certains pays membres à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). M. Moratinos a ajouté que M. Hoss l’a informé de ses entretiens avec l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies Terjé Roed-Larsen et lui a fait part de ses «préoccupations sur le sort des fermes de Chébaa». Il a assuré «qu’une fois le retrait terminé, l’UE est disposée à apporter son soutien social, économique et financier aux régions ayant souffert de la guerre». L’angoisse de la paix M. Moratinos a également rencontré le président de la République Émile Lahoud avec qui il s’est entretenu des divers sujets de l’heure, dont le retrait israélien et la présence des réfugiés palestiniens au Liban. À l’issue de la réunion, il a déclaré que le chef de l’État l’avait informé de ses entretiens avec M. Roed-Larsen et l’avait assuré de «l’entière coopération du Liban avec les Nations unies au niveau du processus de paix dans la région». «Le président Lahoud a surtout insisté sur deux points qu’il considère comme étant essentiels. Il s’agit des fermes de Chébaa et de la présence palestinienne au Liban. Je compte informer les pays membres de l’UE de la question de Chébaa. Quant à la présence palestinienne, cette question a déjà été évoquée à plusieurs reprises et l’UE s’est déjà engagée à essayer de trouver la solution adéquate et lui accordera la priorité qu’elle mérite», a-t-il poursuivi. Questionné quant à un aboutissement positif du processus de paix dans la région, M. Moratinos a répondu : «Comme je l’ai déjà affirmé à plusieurs reprises, le Liban vit actuellement l’angoisse de la paix. C’est le moment décisif, celui où tout est proche, où l’on sent que la paix est à portée de main. C’est aussi le moment le plus difficile, celui de la décision qui va déterminer l’avenir de toute la région. Cela explique la tension qui prévaut et que nous souhaiterions voir aboutir à une paix définitive. Je suis optimiste à cause de la détermination de toutes les parties concernées à trouver les moyens susceptibles de surmonter tous les obstacles». Place de l’Étoile Auparavant, l’envoyé spécial européen avait rencontré le président de l’Assemblée nationale, Nabih Berry, dans son bureau au siège du Parlement. À sa sortie, il a déclaré : «M. Berry m’a informé des sentiments de la grande majorité du peuple libanais vis-à-vis de la situation qui prévaut. Il m’a assuré que le Parlement déploie tous les efforts nécessaires afin que le retrait israélien se déroule dans les meilleures conditions possibles. Il a ajouté que la solution idéale aurait été que ce retrait se déroule dans le cadre d’un accord politique avec le Liban et la Syrie. J’ai, moi-même, assuré à M. Berry que nous continuerons à offrir au Liban-Sud toute l’aide nécessaire au déploiement de l’armée libanaise dans la région».