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Actualités - REPORTAGES

Raids israéliens - Nuit d'enfer pour les habitants de la région Bsalim : trois transformateurs détruits, trois autres endommagés (photos)

Pour la troisième fois en une année, des stations électriques ont été la cible d’attaques de l’aviation israélienne. Ainsi, la sous-station de Bsalim, qui assure la distribution de l’électricité à une partie du Metn et de Beyrouth, a été fortement touchée lors de raids, hier à l’aube, plongeant de nombreux quartiers de la capitale dans le noir. L’aviation israélienne a effectué deux piqués sur la sous-station à partir de 2h45, heureusement sans faire de victimes. Selon des témoins, les avions ont survolé Bsalim du côté de la mer, ciblant les transformateurs d’électricité et provoquant un vacarme terrible. Hier matin, la fumée se dégageait toujours des transformateurs éventrés, qui dégageaient une forte odeur de brûlé. Plusieurs transformateurs de la sous-station ont immédiatement pris feu dès les premiers obus. D’autres, accolés aux premiers, ont apparu indemnes. Des centaines de barils de fuel-oil se trouvant juste derrière les transformateurs n’ont heureusement pas été touchés. Hier matin, l’armée avait déjà commencé à déblayer l’endroit et l’incendie était éteint, grâce aux efforts de la Défense civile depuis les premiers moments de l’agression. M.Georges Mouawad, directeur général de l’Électricité du Liban (EDL), qui effectuait une seconde tournée dans la station, a précisé que «trois transformateurs ont été complètement détruits, et trois autres, que nous tenterons de réparer, ont été touchés». Il a ajouté qu’il n’était pas possible de compter seulement sur la sous-station de Jamhour pour alimenter la capitale, ce qui laisse présager un rationnement sévère dans les semaines qui viennent. Les bombardements israéliens ont créé une atmosphère de panique à Bsalim et dans les régions du Metn en général, ainsi que dans la capitale où les déflagrations, très puissantes, ont été nettement entendues. Une coupure instantanée du courant a suivi dans de nombreux quartiers. Mais ce sont les habitants de Bsalim, proximité oblige, qui ont le plus pâti de l’agression israélienne. «Nous nous sommes réveillés en sursaut à un peu moins de trois heures du matin», a raconté Élie Mouawad. Ernest Khoury, qui habite Fanar, a déclaré avoir entendu, avec autant de netteté, les déflagrations. «Je me suis rendormi, mais mes enfants sont restés éveillés toute la nuit», a-t-il ajouté. « Nous nous sommes habitués » À la question de savoir si la proximité de la station électrique le plongeait dans une angoisse permanente, M. Mouawad a déclaré : «Nous sommes désormais habitués à ce genre de situations». M.Khoury a renchéri : «Ce ne sont pas autant les bombardements que les mauvaises conditions économiques qui nous préoccupent». Mme Hind Faucon, qui habite à proximité de la centrale, a confirmé «le réveil en catastrophe». Ce nouveau bombardement a provoqué en elle une grande révolte. «Pourquoi devons-nous toujours payer pour les guerres des autres ?», a-t-elle dit. Le cas le plus frappant est celui de M.André Cardinali, un ressortissant français qui passait sa première nuit chez des amis à Bsalim (bien que ce ne soit pas son premier voyage au Liban). «C’était impressionnant», a-t-il dit, évoquant le bombardement de la station, le premier auquel il ait assisté de sa vie. «En fait, je n’ai pas eu vraiment peur, mais je n’étais pas inconscient du danger non plus». A-t-il été découragé, pour ce qui est de son séjour au Liban ? «Non, je n’ai pas été découragé», a-t-il répondu. «Ce qui est bien, c’est que la perspective des prochains mois est sécurisante». M. Cardinali a également précisé qu’il avait écouté les nouvelles à propos des frappes israéliennes sur une chaîne européenne. Il a déploré qu’«un seul point de vue y soit prédominant, la panique des habitants des villages du nord d’Israël ayant été évoquée en priorité, alors que les blessés du Liban-Sud ne sont cités qu’en fin de reportage». De son côté, un habitant de la région, M. Joseph Awad, a raconté que des membres de sa famille avaient décidé de ne pas dormir à leur domicile hier soir, et qu’ils avaient quitté la région dès la fin du bombardement. Il a déclaré «avoir entendu les déflagrations et des explosions qui ont suivi, probablement des barils de mazout», selon lui. Il s’est déclaré «révolté que des objectifs civils soient visés». Se sent-il continuellement menacé par la proximité de la sous-station électrique ? «J’aurais aimé qu’elle soit déplacée», a-t-il déclaré en riant, mi-figue, mi-raisin. Il faut rappeler que la sous-station de Bsalim a été bombardée une première fois en avril 1996, lors de l’offensive israélienne, Les raisins de la colère. Elle avait été complètement détruite une seconde fois en juillet 1999.
Pour la troisième fois en une année, des stations électriques ont été la cible d’attaques de l’aviation israélienne. Ainsi, la sous-station de Bsalim, qui assure la distribution de l’électricité à une partie du Metn et de Beyrouth, a été fortement touchée lors de raids, hier à l’aube, plongeant de nombreux quartiers de la capitale dans le noir. L’aviation...