Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Retrait - Réunion décisive aujourd'hui à Baabda entre Lahoud, Hoss et Roed-Larsen Le Liban lie la question des fermes de Chebaa à la résolution 425

L’émissaire des Nations unies Terjé Roed-Larsen, qui est arrivé hier soir à Beyrouth dans le cadre de sa mission régionale destinée à préparer le retrait d’Israël du Liban-Sud, doit prendre part aujourd’hui à Baabda à une réunion décisive avec le président de la République Émile Lahoud et le chef du gouvernement Sélim Hoss. C’est en effet au cours de cette rencontre que MM. Lahoud et Hoss lui communiqueront la position officielle libanaise au sujet de l’application des résolutions 425 et 426 du Conseil de sécurité de l’Onu. Dans les milieux officiels, on maintenait hier le mutisme à propos de la position du Liban. M. Hoss, qui a de nouveau fait part hier, dans une déclaration à sa sortie du Sérail, de son optimisme quant aux suites du retrait, s’est contenté de fournir des indications générales. Il a affirmé que M. Roed-Larsen «trouvera demain (aujourd’hui) une position officielle libanaise claire, franche et positive, fondée sur les constantes nationales connues». Le Premier ministre n’a pas été plus explicite, mais il a insisté sur le fait que «le Liban ne cèdera aucun pouce de son territoire, y compris et surtout les fermes de Chebaa, parce qu’elles font partie du sol libanais». Il semble en effet que Beyrouth va intégrer cette revendication à sa réclamation d’une application intégrale de la résolution 425, bien que les fermes de Chebaa soient occupées par Israël depuis 1967, lorsqu’elles avaient été prises dans la foulée de la conquête du Golan syrien voisin. M. Hoss devait réaffirmer cette revendication en soirée lors de la séance du Conseil des ministres. Le ministre de l’Information Anouar el-Khalil a pour sa part expliqué aux journalistes que si l’État hébreu n’évacuait pas ce secteur, le Liban considérerait le retrait israélien comme incomplet, ce qui justifierait selon lui la poursuite des opérations de résistance. De sources proches du gouvernement, on indique en outre que M. Hoss a informé le Conseil des ministres de la reconnaissance par la Syrie de l’appartenance des fermes de Chebaa au Liban. Le président de la Chambre Nabih Berry a quant à lui réaffirmé hier devant ses visiteurs le droit du Liban à revendiquer les fermes de Chebaa. M. Berry a démenti les allégations selon lesquelles ces fermes feraient partie du Golan syrien. Il a enfin indiqué que les autorités avaient élaboré un dossier complet sur la question pour en discuter avec les instances internationales concernées. De sources bien informées citées par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane, on souligne que les responsables libanais feront savoir à M. Roed-Larsen qu’en cas d’exclusion des fermes de Chebaa du tracé frontalier, le Liban considérerait qu’Israël n’a pas appliqué la résolution 425 «dans la lettre et dans l’esprit». Selon ces sources, Beyrouth estime que le fait de lier cette question à la résolution 242 (relative aux territoires arabes conquis en 1967) constituerait «un piège par lequel Israël chercherait à semer la discorde entre le Liban et la Syrie». «Le Liban ne tombera pas dans ce piège et ne se laissera pas entraîner dans une tentative de nuire à la concomitance des volets libanais et syrien», ajoute-t-on de mêmes sources. Des diplomates étrangers à Beyrouth ont pour leur part estimé qu’un règlement de la question de Chebaa était possible et affirmé comprendre la position du Liban, fondée sur des documents consignés au registre foncier de Saïda et certifiant que les fermes sont à l’intérieur des frontières libanaises. En tout état de cause, les sources libanaises indiquent que cette affaire de Chebaa, qui a occupé les devants de la scène depuis que des informations officieuses ont été diffusées en Israël à ce propos, pourra être clarifiée aujourd’hui lors de la réunion de Baabda avec l’émissaire des Nations unies. Plus globalement, le Liban réaffirmera officiellement devant M. Roed-Larsen son attachement à la frontière internationale de 1923, poursuit-on de mêmes sources. A noter dans ce contexte que le directeur du service cartographique des Nations unies Miklos Pinter a précédé M. Roed-Larsen hier à Beyrouth et s’est entretenu avec le directeur général de la Sûreté générale Jamil Sayed, le directeur des services de renseignements de l’armée, le général Raymond Azar et des hauts fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères. M. Pinter a présenté à ses interlocuteurs des cartes datant de 1923, ratifiées dans le cadre de l’accord d’armistice conclu en 1949 entre le Liban et Israël. L’expert onusien s’était rendu il y a quelques jours à Paris pour des consultations au Quai d’Orsay sur la frontière de 1923, établie par les puissances mandataires de l’époque, la France et le Royaume-Uni. Toujours de mêmes sources, on souligne que le Liban devrait intensifier ses contacts avec les États-Unis et la France pour prévenir les éventuels litiges qui pourraient apparaître sur le tracé de la frontière. Le déploiement de l’armée, un « devoir » MM. Lahoud et Hoss devront en outre évoquer avec M. Roed-Larsen les informations diffusées par des médias en Israël et faisant état de consignes données par le Premier ministre israélien Ehud Barak aux responsables militaires de l’État hébreu, les invitant à respecter la souveraineté libanaise sur terre, dans les airs et sur mer après le retrait du Liban-Sud. Au sujet des effectifs de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), les responsables libanais feront savoir à l’émissaire de l’Onu qu’ils ne jugent pas leur augmentation nécessaire à court terme dans la mesure où Israël va se retirer et que les unités de la Finul présentes sont en mesure d’assurer le calme et la stabilité sur le terrain. Pour ce qui est du déploiement de l’armée libanaise dans la zone qui sera évacuée par les troupes israéliennes, MM. Lahoud et Hoss diront à M. Roed-Larsen que le Liban «juge ce déploiement comme un devoir, mais que les autorités concernées conseillent de patienter quelque temps afin de tester les intentions israéliennes, avant de permettre à l’armée de remplacer progressivement la Finul», affirment les sources libanaises. En outre, le Liban ne s’opposera pas au renforcement des FSI dans la région afin qu’elles puissent être en mesure de «faire face aux problèmes qui pourraient surgir entre les habitants, dans la mesure où cela ne fait pas partie des prérogatives de la Finul», ajoute-t-on. Quoi qu’il en soit, des sources diplomatiques ont souligné l’importance de la rencontre de Baabda, dont les résultats seront déterminants pour le contenu du rapport que devra établir le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan à la demande du Conseil de sécurité. Vendredi, l’émissaire de l’Onu se rendra au Liban-Sud avec la délégation d’experts qui l’accompagne et passera la nuit au QG de la Finul à Naqoura. Il mettra à profit cette visite pour inspecter le tracé de la frontière et pour se rendre compte de visu des activités des Casques bleus.
L’émissaire des Nations unies Terjé Roed-Larsen, qui est arrivé hier soir à Beyrouth dans le cadre de sa mission régionale destinée à préparer le retrait d’Israël du Liban-Sud, doit prendre part aujourd’hui à Baabda à une réunion décisive avec le président de la République Émile Lahoud et le chef du gouvernement Sélim Hoss. C’est en effet au cours de cette...