Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Elections - Une échéance liée à l'évolution régionale La caste politique attend le mot d'ordre des décideurs

L’idée d’élections anticipées est-elle un simple ballon d’essai ? Pourquoi en parle-t-on maintenant ? Est-il vraiment exact que cette éventualité est hors de question, comme l’affirment les responsables ? Nombre de pôles politiques locaux, qui suivent de près la situation dans tous ses volets, se disent convaincus que tout dépendra de l’évolution régionale. Et de la nature que prendra le retrait israélien, unilatéral ou fondé sur un accord après reprise des pourparlers syro-israéliens. Ces professionnels précisent dès lors que, comme toujours, il faut en l’occurrence attendre le mot d’ordre «lancé d’en haut». Ce sont donc les décideurs qui jugeront s’il faut anticiper, reporter ou maintenir les législatives libanaises aux dates prévues. «Les entraves logistiques ou juridiques que les autorités invoquent au sujet d’un scrutin anticipé se dissiperaient le cas échant comme par un coup de baguette magique», indiquent ces hommes d’expérience. «En un tournemain, la Chambre amenderait alors l’article 42 de la Constitution qui fixe les élections dans une fourchette de soixante jours précédant l’expiration de la législature. Cela si le Parlement, pour ne pas toucher à la loi fondamentale, ne préférait pas abréger par une loi la durée de son mandat», ajoutent-ils. De même, ces sources prévoient que l’on bifferait sans peine, au besoin, les dispositions qui limitent le droit de vote à la seule carte électorale magnétisée qu’on n’aurait pas eu le temps de distribuer à tous «pour admettre également le vote en base d’un extrait d’état-civil». Et l’on renoncerait aussi, également faute de temps pour mettre le système en place, aux écrans vidéos prévus pour que le dépouillement entrepris par le chef de bureau soit visible de tous. Buts distincts Cependant, sur le plan ponctuel et tactique, il apparaît que les partisans d’un scrutin avancé courent après des objectifs différents, voire opposés. Certains veulent expédier avant terme un gouvernement qui est leur bête noire. Ils soutiennent que l’équipe en place ne pourrait pas faire face aux remous que causerait un retrait israélien unilatéral du Sud. Perturbations dont les retombées socio-économiques seraient lourdes. «L’actuelle formation de techniciens laisse tant à désirer, relèvent ces politiciens, que le chef de l’État lui-même se plaint des exploits peu reluisants de certains ministres». «S’il ne s’en débarrasse pas tout de suite, ajoutent-ils, c’est pour ne pas avoir à faire subir au pays deux changements de gouvernement en l’espace de quatre mois.» En effet, l’article 69 C (Constitution) ordonne au Cabinet de rendre son tablier une fois les élections terminées, début septembre. Pour ces politiciens, en avançant au mois de juin la date du scrutin, le Liban serait en mesure de se doter d’un gouvernement politiquement fort, capable d’amortir les effets socio-économiques d’un éventuel retrait israélien unilatéral. Et également capable de bien gérer les pourparlers de paix s’ils devaient reprendre. Mais d’autres politiciens, sans doute plus nombreux, ne voient dans un scrutin anticipé qu’un bon moyen de se faire élire ou réélire. Ils craignent que le départ des Israéliens n’altère les donnes électorales dans leurs régions respectives. Et ne porte des électeurs devenus plus libres dans leurs choix, à leur préférer des candidats mieux représentatifs par rapport à la nouvelle carte politique du pays. Si les élections, calculent ces challengers, précèdent de peu ou coïncident avec le retrait, la population, toujours ligotée, continuerait à s’en tenir à la même configuration, voterait comme d’habitude ou s’abstiendrait massivement. Ce qui permettrait à ces postulants de passer, encore une fois, comme une lettre à la poste. Pour tenter d’obtenir gain de cause, ces postulants usent d’une subtile argumentation technique. «Une fois que l’occupant se sera retiré, l’État sera obligé de déployer au Sud et dans la Békaa-Ouest de gros contingents de FSI. Il ne lui en resterait plus assez pour accompagner les opérations électorales dans les autres circonscriptions. Et il se trouverait contraint d’augmenter le nombre d’étapes prévu. Ce qui multiplierait d’autant les risques de désordre et maintiendrait trop longtemps le pays dans un climat de tension. On éviterait tout cela en recourant à des élections anticipées», concluent-ils.
L’idée d’élections anticipées est-elle un simple ballon d’essai ? Pourquoi en parle-t-on maintenant ? Est-il vraiment exact que cette éventualité est hors de question, comme l’affirment les responsables ? Nombre de pôles politiques locaux, qui suivent de près la situation dans tous ses volets, se disent convaincus que tout dépendra de l’évolution régionale. Et de la...