Drame de Mar Roukoz - Suspension des cours à l'USJ Sit-in des étudiants de l'Esib en mémoire des victimes (photo)

Les étudiants des différentes facultés de l’Université Saint-Joseph ont manifesté hier leur émotion à la suite du décès de leurs camarades David Ajaltouny et Alain Khalifé dans l’explosion survenue mardi 11 avril dans un auditorium de l’École supérieure d’ingénieurs de Beyrouth (Esib) à Mar Roukoz. Portant des portraits des deux victimes, les étudiants ont allumé des bougies en signe de deuil au moment où se déroulait, à l’intérieur de l’université, l’inauguration du bâtiment de la faculté des sciences, en présence notamment du recteur de l’USJ, le père Sélim Abou, du ministre de l’Éducation Mohammed Youssef Beydoun et de l’ancien ministre de la Culture Michel Eddé. Les étudiants avaient en effet réclamé une journée de suspension des cours et appréciaient peu l’organisation d’un cocktail sur le campus alors que le drame reste profondément vivace dans la mémoire de chacun. Plus tôt dans la matinée, l’administration de l’USJ s’était solidarisée avec les étudiants en arrêtant cours et examens dans les différents campus, à Mar Roukoz, rue Huvelin et rue de Damas, et en proclamant une journée de deuil en mémoire d’Alain Khalifé, décédé des suites de ses blessures le vendredi dernier. Des messes ont également été célébrées dans les différents campus, y compris celui de l’Esib. De son côté, et pour couper court aux rumeurs circulant dans divers milieux au sujet de cette affaire, l’administration de l’USJ a publié un communiqué dans lequel elle affirme être «choquée par les rumeurs qui circulent en ville à propos du tragique événement survenu mardi 11 avril à l’Esib. Elle attend toujours les résultats de l’enquête judiciaire en cours et se refuse d’en anticiper les conclusions». Les différentes amicales des étudiants de l’USJ ont également publié en soirée un communiqué commun «regrettant amèrement les rumeurs qui ont circulé concernant l’accident qui a causé la mort de David Ajaltouny et d’Alain Khalifé». Les amicales ont par ailleurs affirmé «leur refus de toute conclusion hâtive qui pourrait compromettre l’enquête judiciaire toujours en cours». Enfin, l’Association des droits de l’homme et des droits humanitaires, dirigée par M. Waël Kheir, a souligné dans un communiqué «les divergences inquiétantes entre la version officielle et les affirmations des témoins oculaires». «La version officielle affirme que la grenade avait été introduite dans le campus par la victime David Ajaltouny, tandis que les étudiants insistent sur le fait que la bombe était emballée dans un colis en forme de cadeau et qu’elle se trouvait déjà sur les lieux quatre jours plus tôt», a conclu l’association.