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Actualités - CHRONOLOGIE

Gouvernement - Le CDR éclaté Adoption du projet de fusion des ministères (photos)

Malgré un ordre du jour important et chargé, le Conseil des ministres, réuni hier sous la présidence du chef de l’État, n’a pu éviter d’accorder une partie de son attention aux sujets de l’heure : la décision de retrait unilatéral prise par Israël et la controverse soulevée par la déclaration du ministre de la Défense Ghazi Zeayter, qui avait évoqué, apparemment sans consultation préalable, la possibilité d’un déploiement syrien à la frontière méridionale. Le point le plus important de l’ordre du jour était le projet de fusion de certains départements ministériels. Ce projet, conçu notamment par souci de réduire les dépenses de l’État, est passé sans problèmes. Les fusions concernent les ministères de l’Industrie et du Pétrole, et des Ressources hydrauliques et électriques, qui ne forment plus qu’un seul ministère, celui de l’Énergie, les ministères des Affaires étrangères et des Émigrés, qui sont fusionnés en un seul ministère. Le ministère des Affaires rurales et municipales retrouve sa place au sein du ministère de l’Intérieur. Le ministère de l’Économie disparaît au profit d’un ministère du Commerce et de l’Industrie. Enfin, les deux ministères du Travail et des Affaires sociales se rejoignent au sein d’un même ministère. Les écologistes seront heureux d’apprendre que le ministère de l’Environnement demeure un département autonome. Le Conseil des ministres a également décidé la fusion du Conseil exécutif des grands projets (CEGP), du Conseil exécutif des grands projets de la ville de Beyrouth (CEGBVB) et du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) en un seul organisme qui a nom Conseil supérieur de planification et de développement. Objectif principal de cette fusion : dissocier le département planification et études de celui des adjudications et de l’exécution d’une part, et de la supervision et du financement d’autre part. Les ministres ayant des remarques à faire sur cette question pourront les adresser au vice-président du Conseil en sa qualité de président de la commission des fusions. Les « sources officielles » La controverse sur les déclarations du ministre de la Défense ont eu droit à l’attention du Conseil des ministres, mais le communiqué final n’y a pas fait directement allusion. M. Zeayter a affirmé que la presse a donné à ses propos une importance exagérée. Mais le Conseil des ministre n’a pas répondu à un vœu du président de l’Assemblée nationale, qui avait souhaité qu’une décision soit prise, demandant aux ministres de s’abstenir de toute déclaration sur la crise régionale. En réponse à une question, M. Anouar el-Khalil a affirmé que les ministres étaient conscients de l’enjeu et qu’il n’était pas besoin d’une décision particulière du Conseil des ministres pour qu’ils observent leur devoir de réserve. Prudence Le chef de l’État avait ouvert le Conseil des ministres en invitant les ministres à faire preuve de la plus grande prudence lorsqu’ils auront à s’exprimer sur la situation régionale. M. Lahoud avait également rassuré les ministres sur le fait que l’État ne manquait pas de recours lui permettant de faire face aux échéances, «dans la fidélité aux critères et aux constantes dictés par le souci de l’intérêt général». «Aussi, avait-il ajouté, faut-il prendre garde à ne pas se laisser impressionner par les menaces ou adhérer hâtivement à des propositions qui contredisent les intérêts stratégiques du Liban». Par la suite, le ministre de l’Information devait exposer l’affaire de l’intervention mardi de deux agents de la brigade judiciaire, en tenue civile, dans les locaux du quotidien as-Safir. Les deux agents ont affirmé qu’ils menaient, à la demande d’Interpol, une enquête sur la vague de protestations antiaméricaines au Liban. Informé de cet incident, le Conseil des ministres a décidé d’ouvrir une enquête sur cette intervention inhabituelle. Le ministre de l’Information a affirmé à la presse à l’issue du Conseil des ministres que «des instructions ont été données aux autorités concernées pour mener l’enquête». «Le gouvernement réitère sa position ferme et claire sur la nécessité de protéger et de renforcer les libertés publiques dans le cadre des lois en vigueur et de faire preuve de fermeté face à toute violation», a-t-il ajouté. Dans une nouvelle en première page, le journal avait indiqué avoir refusé de répondre aux questions des agents et pris des contacts avec les autorités judiciaires et le président du Conseil Sélim Hoss. Le quotidien avait précisé que les deux agents ont interrogé le directeur de rédaction sur les sources d’un communiqué estudiantin antiaméricain. Le communiqué, qui critiquait violemment l’ambassadeur des États-Unis au Liban David Satterfield, était signé d’un groupement portant le nom de Farjallah Hélou, un leader mythique du Parti communiste libanais. Il avait été publié à la mi-février, lors de la vague de protestations antiaméricaines qui avait déferlé pendant quatre jours au Liban pour dénoncer «l’appui» des États-Unis aux bombardements par Israël d’objectifs civils au Liban et «le parti pris pro-israélien» de Washington. Se présentant sans mandat, les deux agents ont laissé entendre qu’Interpol craint que le diplomate ne soit sous la menace d’un attentat. Révision de la taxe qualitative Le Conseil des ministres a ensuite approuvé un certain nombre de points figurant à son ordre du jour et comprenant : – un projet de loi autorisant le Liban à se joindre au réseau régional de très haute tension créé à Amman en 1993 et reliant ce pays à l’Égypte, à l’Irak, à la Syrie et à la Turquie – un projet de loi réorganisant la faculté des sciences de l’Université libanaise – l’approbation de la proposition de la commission ministérielle chargée de réviser le décret sur la taxe qualitative sur le prêt-à-porter importé – l’examen du projet de réorganisation du secteur des transports publics terrestres – l’examen d’un projet de location par le ministère des P et T d’un canal de diffusion par satellite à la télévision Manar. Répondant aux questions des journalistes, le ministre de l’Information a affirmé que le mémorandum remis par le chef de l’État au représentant de l’Onu n’avait pas été communiqué aux ministres, mais que son sens général leur avait été communiqué, à savoir «l’importance que la Finul reste là où elle se trouve» et qu’avant tout, «il importait qu’Israël donne des réponses complètes et définitives au sujet du retrait inconditionnel».
Malgré un ordre du jour important et chargé, le Conseil des ministres, réuni hier sous la présidence du chef de l’État, n’a pu éviter d’accorder une partie de son attention aux sujets de l’heure : la décision de retrait unilatéral prise par Israël et la controverse soulevée par la déclaration du ministre de la Défense Ghazi Zeayter, qui avait évoqué, apparemment...