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Actualités - ANALYSE

Hoss amorce un retour aux sources nuancé Une 425 dissociée de la 242, mais une coopération totale avec la Syrie

Un ancien ministre, qui connaît le dossier du Sud sur le bout des doigts et en suit les développements depuis le début des problèmes à la fin des années soixante, délivre un retentissant satisfecit au chef du gouvernement. À l’en croire, la position adoptée par M. Sélim Hoss au sujet du retrait israélien est parfaitement saine. Les Libanais l’approuvent et il faut souhaiter que les pays arabes comprennent la nécessité de soutenir efficacement cette démarche. Qui, selon l’ancien ministre, démasque Israël et l’empêche d’inverser les rôles en faisant accroire que c’est le Liban lui-même qui refuse le retrait. Le président du Conseil proclame clairement que le Liban ne veut, depuis 1978, connaître qu’une chose : l’application de la 425. C’est-à-dire le retrait inconditionnel des Israéliens jusqu’aux frontières internationalement reconnues. Si Israël devait s’y conformer, la Résistance libanaise aurait triomphé. Le chef du gouvernement ajoute que le Liban reste, dans tous les cas de figure, fermement attaché à la communauté de sort entre les deux volets libanais et syrien. Expliquant que cela signifie qu’aucun des deux pays ne signera la paix avec Israël sans l’autre. Et que la coopération sera totale durant les négociations si elles devaient reprendre un jour. L’ancien ministre répète que la position de M. Hoss lui semble nationalement saine. Parce que, selon son analyse, elle évite de lier le retrait israélien du Sud, régi par la 425, à la restitution du Golan traitée par la 242. Ou encore au problème des réfugiés palestiniens. Le spécialiste souligne encore une fois que la 425 et la 242 ne peuvent en aucun cas être associées. La première est inconditionnelle alors que la deuxième ne l’est pas. À preuve, le conflit frontalier qui oppose la Syrie à Israël au sujet du contrôle de la rive nord-est du lac de Tibériade, en contrebas du Golan. Quant aux exigences d’Israël concernant sa sécurité à la frontière avec le Liban après le retrait, ce n’est pas ce pays qui en est responsable, mais bien les Nations unies, par le truchement de la Finul, ou de toute autre force que l’on s’accorderait à mettre sur pied. Conformément aux dispositions de la 426, qui est le décret d’application de la 425, il appartient au secrétariat général de l’Onu d’entreprendre des contacts pour mettre au point un dispositif frontalier. Le Liban ne peut de toute évidence garantir la sécurité d’Israël, et surtout pas tant qu’une paix juste n’a pas été réalisée dans la région. Ce qui implique notamment la restitution du Golan, le règlement de la question des réfugiés palestiniens, la signature d’un traité portant sur tous les différends comme sur les impératifs de la paix. Qui seule peut apporter la sécurité aux États de la région. Si la Résistance islamique arrêtait ses opérations après le retrait du Sud, d’autres mouvements pourraient prendre le relais ailleurs, dans n’importe quel pays arabe, pour exiger par exemple le règlement de la question des réfugiés et la restitution de tous les territoires palestiniens qu’Israël occupe. Si certains de ces groupes devaient s’élancer à partir du territoire libanais, le gouvernement de ce pays pourrait-il en être tenu pour responsable et Israël serait-il en droit d’exercer des représailles contre le Liban ? Qu’est-ce qui empêcherait l’État hébreu d’organiser des provocations pour justifier des frappes contre ce pays et en détruire l’économie ? Il est donc évident que la responsabilité de la sécurité frontalière incombe aux Nations unies. C’est ce que la 426 stipule du reste noir sur blanc. Quand Israël lui-même ne parvient pas à empêcher les opérations de résistance, souvent à l’intérieur de son propre territoire, ce n’est certainement pas le Liban qui a les moyens de le faire. Ceci étant, l’ancien ministre ne voit pas pourquoi le Liban continuerait à payer seul le prix pour tous les Arabes. À ceux qui soutiennent qu’il faut maintenir en activité le front du Sud même après le retrait israélien, car il constitue une carte de pression sans laquelle Israël ne serait plus pressé de faire la paix, il répond qu’il y a bien d’autres leviers utilisables par le camp arabe. Comme l’arrêt de la normalisation relationnelle avec l’État hébreu, le rétablissement du boycott et l’ouverture de fronts nouveaux aux mouvements de résistance à partir d’autres territoires arabes que le libanais.
Un ancien ministre, qui connaît le dossier du Sud sur le bout des doigts et en suit les développements depuis le début des problèmes à la fin des années soixante, délivre un retentissant satisfecit au chef du gouvernement. À l’en croire, la position adoptée par M. Sélim Hoss au sujet du retrait israélien est parfaitement saine. Les Libanais l’approuvent et il faut...