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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Sud - Alain Richard examinera en Israël une éventuelle participation française à une force d'interposition Védrine : Paris n'a pris aucun engagement en cas de retrait unilatéral

La France n’a pris «aucun engagement» concernant le déploiement de ses soldats à la frontière libano-israélienne dans le cas d’un retrait unilatéral israélien, a indiqué hier le chef de la diplomatie française Hubert Védrine, au surlendemain des déclarations faites par son homologue israélien David Levy, qui s’était déclaré «très favorable» au déploiement de troupes françaises. «La France n’a pris aucun engagement en cas de retrait unilatéral», a dit M. Védrine à quelques journalistes, avant son arrivée à Funchal, capitale de l’archipel portugais de Madère (Atlantique Nord), pour participer à la septième réunion ministérielle du Forum méditerranéen. Il a néanmoins rappelé que la France était disposée à envoyer des forces sur le terrain en cas d’accord de paix entre Israël et ses voisins syriens et libanais. Qualifiant la situation de «très fluide», il a indiqué que la France allait «étudier l’hypothèse» d’un retrait unilatéral israélien, tout en continuant de privilégier celle d’une évacuation des troupes israéliennes du Liban-Sud «dans le cadre d’un accord». «Nous examinerons le sort de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) dans le cadre des consultations avec l’Onu», a-t-il encore dit. La Finul compte 4 500 Casques bleus provenant de neuf pays, dont la France. Israël, qui compte désormais sur un soutien international à son projet de retrait unilatéral du Liban d’ici au mois de juillet, s’est mobilisé ces derniers jours pour amener les Nations unies et la communauté internationale à prendre des mesures sur le terrain conformément aux résolutions 425 et 426 du Conseil de sécurité. Avant les déclarations de M. Védrine, le Quai d’Orsay avait réagi avec prudence aux appels de M. Levy. «Il appartiendra à la communauté internationale, et plus particulièrement au secrétaire général de l’Onu Kofi Annan d’examiner les décisions à prendre et d’étudier les adaptations éventuelles de la Finul, au regard des résolutions pertinentes des Nations unies et en fonction des différentes options», a déclaré la porte-parole du Quai d’Orsay, Anne Gazeau-Secret. «S’agissant de la France, en cas d’accord, et si les parties nous le demandaient, nous sommes tout à fait disponibles, c’est-à-dire tout à fait prêts à participer à des arrangements de sécurité», a ajouté la porte-parole. Cependant, a poursuivi Mme Gazeau-Secret, «ces arrangements, quels sont-ils ? On n’en est pas là. On ne sait pas encore si ce serait la Finul ou une force multinationale. Quel serait le mandat de cette force ? etc». «Nous continuons à penser qu’il serait préférable que le retrait israélien du Liban-Sud s’inscrive dans le cadre d’un accord», a réaffirmé la porte-parole. Lors d’une récente visite à Paris, M. Annan avait indiqué que le Conseil de sécurité devrait «tirer les conséquences» d’un retrait israélien unilatéral. Par ailleurs, le ministère français de la Défense a confirmé hier la visite que doit effectuer en Israël le ministre Alain Richard du 12 au 14 avril et qui avait été annoncée dès lundi à Jérusalem. Selon le porte-parole de M. Richard, Jean-François Bureau, le ministre examinerait une possible participation française à une force d’interposition internationale à la frontière libano-israélienne. «Aucune demande à ce stade n’a été formulée mais le ministre des Affaires étrangères a dit que nous étions disponibles, prêts à participer à des arrangements de sécurité», a déclaré M. Bureau. «Si la communauté internationale prend les décisions qui permettront de conforter le processus de paix (…), la France sera disponible pour participer à des arrangements de sécurité mais nous n’en sommes pas là», a-t-il ajouté. Alain Richard rencontrera le Premier ministre israélien Ehud Barak, qui est également ministre de la Défense, Ephraïm Sneh, vice-ministre de la Défense, et le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, Dan Meridor. Israël accueillerait 2 000 membres de l’ALS Sur un tout autre plan, Israël prévoit d’offrir l’asile à 2 000 des 2 500 miliciens de l’Armée du Liban-Sud (ALS), après le retrait de son armée du Liban-Sud prévu d’ici à juillet, a rapporté hier le quotidien Yediot Aharonot. Le journal a publié un plan détaillé élaboré par le ministère de la Défense et prévoyant d’accueillir les 2 000 hommes de l’ALS ainsi que leurs familles dans la ville de Nahariya, sur le littoral, dans le nord d’Israël. Des représentants de l’ALS ont fait savoir dans le passé que leurs miliciens préféreraient rester au Liban. Mais depuis l’échec du sommet syro-américain dimanche à relancer les négociations de paix israélo-syriennes, les craintes de subir des représailles se sont accrues. À la lumière de cet échec et d’un possible retrait israélien du Liban-Sud sans accord avec la Syrie ou le Liban, l’ALS a prévenu Israël que ses hommes pourraient être contraints de lui demander l’asile, selon le journal. L’État hébreu annonçait il y a quelques jours encore son refus d’accorder l’asile à la masse des miliciens de l’ALS. De nombreux membres de la milice ont été condamnés à mort, par contumace, par les autorités libanaises pour trahison et collaboration avec Israël. Outre les habitations à Nahariya, le ministère de la Défense a également demandé à un certain nombre de kibboutzim (communautés agricoles) de louer des appartements à partir du mois de juin aux membres de la milice et à leurs familles. Le ministère envisage également de loger un certain nombre de ces miliciens dans des villages druzes d’Israël, a précisé le Yediot.
La France n’a pris «aucun engagement» concernant le déploiement de ses soldats à la frontière libano-israélienne dans le cas d’un retrait unilatéral israélien, a indiqué hier le chef de la diplomatie française Hubert Védrine, au surlendemain des déclarations faites par son homologue israélien David Levy, qui s’était déclaré «très favorable» au déploiement de...