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Actualités - CHRONOLOGIE

La traite des êtres humains est la troisième plus grande source de revenus et de profits pour le crime organisé Washington pour une action globale contre l'esclavage des femmes et des enfants

Les États-Unis ont estimé nécessaire hier un plan d’action global pour lutter contre la traite des êtres humains, un million de femmes et d’enfants étant pris chaque année dans les mailles des réseaux de la prostitution ou du travail forcé. La secrétaire d’État Madeleine Albright a souligné, lors d’une conférence régionale organisée conjointement par les États-Unis et les Philippines, que «le trafic des êtres humains est un problème urgent et qui prend de plus en plus d’ampleur. Aussi devons-nous nous y attaquer fermement et clairement», a-t-elle poursuivi au cours d’une intervention transmise par téléconférence. «Après la drogue et les armes», la traite des êtres humains est «la troisième plus grande source de revenus et de profits pour le crime organisé», a ajouté Ralph Boyce, vice-secrétaire d’État adjoint pour l’Asie orientale et le Pacifique. Des femmes et des enfants sont expatriés par force, fraude, tromperie ou coercition pour du travail forcé, dont la prostitution, a-t-il été souligné. «Près d’un quart de million» de ressortissants du Sud-Est asiatique sont «achetés et vendus» comme des esclaves chaque année, entre 6 000 et 10 000 dollars par personne, a rapporté Anita Botti, chef adjoint du conseil intergouvernemental pour les femmes du président Bill Clinton. À ce chiffre s’ajoutent entre 150 000 et 200 000 victimes de ces trafics provenant de pays issus de l’URSS, qui sont vendues entre 15 000 et 30 000 dollars, alors que le phénomène est également présent en Asie du Sud et en Amérique latine, a indiqué Mme Botti au cours d’une conférence de presse. Selon Washington, quelque 50 000 de ces victimes entrent chaque année aux États-Unis. Les cas les plus connus ont concerné des Mexicains amenés à New York et contraints de vendre à la sauvette des colifichets, des Thaïlandaises obligées de travailler dans des ateliers de couture en Californie, des Lettones forcées de se prostituer à Chicago et des enfants asiatiques amenés à Miami via l’Europe par des mafias japonaises ou chinoises. Les estimations les plus prudentes établissent le chiffre d’affaires de cette traite à quelque six milliards de dollars par an, selon Mme Botti, les estimations américaines d’un million de victimes sont «très modérées» alors que le chiffre réel pourrait bien atteindre le double. La traite des êtres humains est «l’esclavage des temps modernes», a déclaré Mme Botti. Selon M. Boyce, ce genre de criminalité se répand rapidement car «il requiert relativement peu d’investissement en capital et que les risques de poursuites et de graves condamnations sont encore très réduits». La crise économique asiatique, l’effondrement de l’URSS, qui a ouvert les frontières mais également aggravé les conditions économiques, et la croissance des migrations interasiatiques ont favorisé la traite des êtres humains, selon Mme Botti. «Le trafic des êtres humains est un type de criminalité très difficile à réprimer. Il se cache lui-même dans les flux migratoires, il peut se fondre dans la complexité des règles sur l’immigration tirant partie des faiblesses de ses victimes», a reconnu le ministre des Affaires étrangères philippin Domingo Siazon. Selon lui, les Philippines sont maintenant le «plus grand pays de migrants», quelque 5,5 millions de Philippins travaillant à l’étranger. «Dans certains cas extrêmes, les victimes reviennent aux Philippines physiquement et psychologiquement violentées ou alors elles reviennent mortes», a-t-il ajouté.
Les États-Unis ont estimé nécessaire hier un plan d’action global pour lutter contre la traite des êtres humains, un million de femmes et d’enfants étant pris chaque année dans les mailles des réseaux de la prostitution ou du travail forcé. La secrétaire d’État Madeleine Albright a souligné, lors d’une conférence régionale organisée conjointement par les...