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Actualités - CHRONOLOGIE

Polémique - Hoss maintient son opposition de principe aux arrêts de mort Mise en garde de Lahoud contre toute tentative de semer la discorde

Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, a mis en garde hier contre toute tentative de «semer la discorde entre le gouvernement et la présidence de la République», alors que le Premier ministre Sélim Hoss réitérait sa détermination à ne pas signer l’arrêt de mort rendu à l’encontre de Farid Merhech et Mohammed el-Hussein, condamnés pour meurtre. Dans une allusion évidente à ceux qui font la distinction entre les deux institutions dans leurs positions respectives par rapport au décret d’exécution des deux meurtriers, le général Lahoud a affirmé devant ses visiteurs : «Ces méthodes sont désormais révolues». Et de souligner la nécessité de procéder à «une critique constructive, indispensable dans un système démocratique». Le président de la République a estimé qu’il convenait de rester objectif et de ne pas se contenter d’insister sur les aspects négatifs qui, eux, «demeurent inéluctables dans l’exercice du pouvoir ou en dehors du pouvoir». De son côté, le gouvernement devrait mettre à profit la critique pour «corriger ses erreurs, le cas échéant, et refuser la diffamation», a précisé le chef de l’État. Le Premier ministre continue pour sa part à maintenir son opposition de principe à la peine capitale et refuse de ce fait de signer l’arrêt de mort contre les deux condamnés. À la question de savoir si l’affaire sera soumise au vote du Conseil des ministres demain mercredi, des sources proches de M. Hoss ont répondu hier en invoquant le principe de la séparation des pouvoirs. Selon elles, seuls le ministre de la Justice, le chef du gouvernement et le président de la République sont concernés par la signature de l’arrêt de mort. Par conséquent, précisent ces sources, l’exécution des deux peines est suspendue jusqu’à l’accession à la présidence du Conseil d’un homme convaincu de la peine capitale. Ce dernier pourrait apposer sa signature au bas du décret d’exécution qui serait alors appliqué. M. Hoss invoque aussi devant ses visiteurs l’argument constitutionnel. Le député Khaled Daher, qui l’a rencontré hier, a affirmé dans ce cadre que le chef du gouvernement est «soucieux du respect de la Constitution. Lorsqu’il a constaté qu’il y a eu infraction dans cette affaire, il a décidé de geler le décret», a-t-il ajouté. Rappelons en effet que, selon le Premier ministre, le décret doit porter sa signature et non pas celle du vice-président du Conseil. Le député Ammar Moussaoui a indiqué pour sa part que M. Hoss a gelé le décret parce qu’il est opposé à la peine capitale. L’application en sera suspendue «en attendant de lui trouver une issue. Or jusqu’à présent M. Hoss n’en trouve aucune», a précisé M. Moussaoui. Une source judiciaire citée par l’Ani a enfin précisé que si l’application du décret était gelée, celui-ci n’était pas abrogé pour autant. Seul un verdict du Conseil d’État pourrait l’invalider.
Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, a mis en garde hier contre toute tentative de «semer la discorde entre le gouvernement et la présidence de la République», alors que le Premier ministre Sélim Hoss réitérait sa détermination à ne pas signer l’arrêt de mort rendu à l’encontre de Farid Merhech et Mohammed el-Hussein, condamnés pour meurtre. Dans une...